GOLGOTHA
Le ciel enténébré de ses plus tristes hardes
S’accroupit sur le drame universel du pic.
Le violent triangle de l’arme des gardes
A l’air au bout du bois d’une langue d’aspic.
Parmi des clous, entre deux loups à face humaine,
Pantelant ainsi qu’un quartier de venaison
Agonise l’Agneau déchiré par la haine,
Celui-là qui donnait son âme et sa maison.
Jésus bêle un pardon suprême en la tempête
Où ses os tracassés crissent comme un essieu,
Cependant que le sang qui pleure de sa tête
Emperle de corail sa souffrance de Dieu.
Dans le ravin, Judas, crapaud drapé de toiles,
Balance ses remords sous un arbre indulgent,
— Et l’on dit que là-haut sont mortes les étoiles
Pour ne plus ressembler à des pièces d’argent.
Commentaires
C'est sublime !
Merci, chère LENI, pour votre commentaire: vous êtes la première à avoir remarqué la très grande beauté, à la fois mystique et réaliste, de ce poème.
Quel poème bouleversant !
Quelle plainte de l'Agonie du monde.
Merci, chère Gaëlle.
Ces oeuvres d'art que vous nous offrez sont des viatiques.
Chère tania, ce poème est en effet bouleversant. Je suis heureuse qu'il vous ait touchée. Je sais que vous aimez la poésie.