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Affaire Woerth: questions autour de la campagne de Sarkozy

Depuis que son nom est associé à l'affaire Bettencourt, Éric Woerth demande à pouvoir être entendu par la police judiciaire. Le Conseil des ministres ayant autorisé son audition, celle-ci devrait avoir lieu dans les jours qui viennent.

Point besoin d'être grand clerc pour deviner la teneur des explications que fournira l'actuel titulaire du portefeuille du Travail, par ailleurs trésorier de l'UMP.

Il le martèle sans cesse depuis la diffusion des conversations piratées au domicile de Liliane Bettencourt : il n'est jamais intervenu dans un quelconque contrôle fiscal, il n'a jamais demandé à Patrice de Maistre, le gestionnaire de la fortune de la milliardaire, de recruter sa femme et il n'a jamais recueilli des fonds en espèces pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

De Maistre sur la liste

« Déontologiquement, je suis très à l'aise. Quand on s'expose, il faut s'attendre à prendre des paquets d'eau », déclarait Éric Woerth il y a quelques semaines, en essayant de faire bonne figure. Hier, après une période d'accalmie, le ministre a essuyé deux nouveaux grains. Le site Internet de l'hebdomadaire « Le Point » a révélé que Patrice de Maistre figurait sur la liste des 3 000 évadés fiscaux clients de la filiale suisse de la banque HSBC, qu'Éric Woerth avait sommés en 2009 de régulariser leur situation fiscale.

Le compte détenu par Patrice de Maistre ne fonctionnait apparemment plus depuis 1997. Mais le fait que l'identité du financier figure dans cette liste, copiée clandestinement par un employé de l'établissement, est tout de même du plus mauvais effet. D'autant que les deux hommes, contrairement à leurs déclarations, se voyaient fréquemment. L'hebdomadaire « Marianne », qui a eu accès aux agendas de Claire Thibout, l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt, a pointé une dizaine de rencontres, dont plusieurs dîners aux domiciles respectifs des deux couples.

Décidément très précis, l'agenda de Claire Thibout mentionne à la date du 18 janvier 2007 l'indication suivante : « Donner enveloppe qui donnera à Patrice ». Le lendemain, celui de Patrice de Maistre porte ces trois mots : « Café avec Éric ». Cette proximité ne peut qu'interpeller au regard des premières déclarations de Claire Thibout. L'ancienne comptable de Liliane Bettencourt soutient qu'elle retirait fréquemment des espèces à la banque. Celles-ci étaient remises ensuite, en dehors de sa présence, à des hommes politiques. Elle a indiqué que Patrice de Maistre servait parfois d'intermédiaire, notamment au moment de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Retraits en liquide

L'existence de certains des retraits allégués par la comptable a été corroborée par les enquêteurs. Manifestement, à cette époque, les époux Bettencourt avaient besoin d'énormément de liquidités. Si l'on en croit l'hebdomadaire « Marianne », l'octogénaire aurait d'ailleurs demandé à la banque Dexia de mettre à sa disposition une somme de 500 000 euros fin 2006. Mais elle se serait heurtée à un refus. Manifestement embarrassé, le groupe bancaire franco-belge se refuse à toute déclaration. Mais il ne dément pas l'information.

Cette tentative de retrait, si elle a bien eu lieu, ne permet pas de caractériser à coup sûr une infraction. Mais elle crée une forte présomption de financement politique illicite, d'autant plus prégnante que les agendas particulièrement explicites de Claire Thibout et de Patrice de Maistre permettent d'effectuer un certain nombre de recoupements.

Une fois encore, c'est la prise en charge de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy qui revient sur le tapis. Un sujet que ne devrait pas pouvoir éluder Éric Woerth lors de son audition par la police judiciaire. À l'époque, il était déjà le grand argentier de l'UMP.

SUD-OUEST - 24/07/10

Commentaires

  • Cette affaire est Claire comme la secrétaire du même nom : TOUS POURRIS !

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