La femme de 47 ans, mise en examen après la découverte de huit corps de nourrissons, est une fille de Villers-au-Tertre, où elle menait en apparence une existence parfaitement normale.
Une femme «secrète» et «courageuse». C'est en ces termes que Dominique Cottrez, qui a avoué avoir étouffé huit bébés à Villers-au-Tertre, est décrite par sa fille de 21 ans, Virginie. Une femme «qui ne se plaignait pas», raconte la jeune femme à la Voix du Nord. Avec Emeline, sa sœur aînée âgée de 22 ans, elle souligne son «incompréhension» depuis la macabre découverte.
Les deux soeurs, elles-mêmes mamans de deux petits garçons, sont formelles : «On n'a jamais rien remarqué. Elle avait des moments de fatigue, c'est vrai, mais elle travaillait presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre, entre son travail d'aide soignante à domicile et les tâches ménagères à la maison», confient-elles au quotidien régional. Pour Virginie et Emeline, Dominique était une bonne mère : «Elle ne nous a jamais jugées, elle nous accompagnait, nous soutenait... » Et l'aînée d'affirmer qu'à la naissance de son fils, qu'elle élève seule, sa mère était à la maternité avec elle pour l'accouchement. «C'est elle qui l'a porté, qui l'a habillé... On avait toutes les deux les larmes aux yeux», se rappelle-t-elle.
Dominique gardait très régulièrement ses deux petits-enfants, «comme n'importe quelle grand-mère», poursuivent les deux soeurs. «Maintenant que ça se sait, elle doit se sentir soulagée. Elle n'a plus rien à cacher», concluent-elles, espérant que leur mère bénéficiera d'un traitement psychologique.
«On pouvait toujours compter sur eux»
Dominique Cottrez, 47 ans, a grandi à Villers-au-Tertre. Ses parents, des agriculteurs aujourd'hui décédés, étaient propriétaires d'une grande partie des terres cultivables de la commune, indique la Voix du Nord. Aujourd'hui encore, elle vit dans ce village avec son mari, employé dans une société de travaux publics douaisienne. Le couple habite une maison qu'il loue depuis 18 ans.
La stupeur a donc aussi frappé les habitants de la commune, envahie par les médias depuis la révélation de l'affaire. Les voisins de Pierre-Marie et Dominique Cottrez, tous deux connus dans le bourg, semblent partager le même sentiment sur cette terrible découverte : «incompréhensible». «Ce sont des gens avenants, serviables, polis et courtois, qui ne laissaient pas supposer de comportement anormal», témoigne un voisin. «Ce sont avant tout des gens très bien», confie pour sa part un ami du couple. «On pouvait toujours compter sur eux, ils rendaient service à la première occasion. On continuera à les soutenir», assure-t-il au Parisien.
Dominique «sortait très peu»
Menuisier charpentier, Pierre-Marie Cottrez est notamment connu dans le village pour ses talents de bricoleur. «On lui demanderait de venir planter un clou qu'il viendrait tout de suite», précise une relation. Il faisait également partie du conseil municipal de Villers, souligne le maire de ce village de 700 habitants, Patrick Mercier. «C'était son troisième mandat. C'était un bénévole, quelqu'un de respectable», a estimé l'élu.
Concernant la mère, «c'est une personne qui sortait très peu, qui participait très peu à la vie de la commune», a-t-il ajouté, précisant qu'elle avait «un problème de poids», qui pourrait expliquer que ses grossesses soient passées inaperçues. «Personne ne s'est rendu compte de quoi que ce soit». «C'est une femme très corpulente, a confirmé sur RTL une ancienne voisine du couple, qui qualifie Dominique Cottrez de «très souriante, gentille, mais aussi discrète». «C'est quelque chose que moi je n'arrive pas à intégrer. C'est à la fois tellement monstrueux et puis tellement incroyable. Ça dépasse l'entendement», a-t-elle conclu.
Le Figaro - 29/07/10