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Pour Sakineh, Paris demande aux 27 d'envisager des sanctions contre l'Iran

"Une lettre commune de tous les Etats membres aux autorités iraniennes est devenue nécessaire, si nous voulons sauver cette jeune femme", écrit le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner dans un courrier envoyé mercredi à la haute représentante de l'UE, Catherine Ashton.

Dans ce message, également adressé à ses homologues européens, Bernard Kouchner suggère d'adjoindre à cette démarche commune une menace de sanctions afin de faire pression sur Téhéran, à la fois à propos de Sakineh mais aussi de tous les opposants "privés de leurs droits les plus élémentaires: manifester, communiquer, s'exprimer".

Sakineh Mohammadi Ashtiani, mère de famille de 43 ans, a été condamnée à mort par lapidation en 2006 pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari, selon Téhéran. Cette condamnation a "suscité la révolte de tous ceux qui, en Europe, ne se résignent pas à la barbarie", estime le ministre français.

Il faut, dit-il, "engager l'Union dans des initiatives nouvelles pour rappeler aux autorités iraniennes que, comme sur le dossier nucléaire, leur attitude d'isolement et de fermeture a un coût, dont elles pourraient s'affranchir dès lors qu'elles choisiraient un comportement plus responsable".

La stratégie actuelle, "pour l'essentiel déclaratoire", de la diplomatie européenne ne paraît pas assez efficace, selon M. Kouchner.

A Bruxelles, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a répondu que "le moment est proche" pour l'UE "d'exprimer collectivement son rejet de pratiques d'un autre temps", à propos de la condamnation de Sakineh Mohammadi.

"Vos préoccupations à propos de la situation des droits de l'Homme en Iran recoupent très exactement les miennes", écrit Mme Ashton dans sa réponse à M. Kouchner, dont l'AFP a obtenu une copie.

"Une démarche de l'UE --discrète-- est en cours à Téhéran", a aussi annoncé Mme Ashton.

Le ministre français propose qu'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, les 10 et 11 septembre, soit l'occasion d'un "débat d'ensemble" sur l'action de l'UE en faveur des droits de l'homme en Iran.

"Nous sommes prêts à soutenir toute proposition qui pourrait jouer un rôle positif pour améliorer la situation des droits de l'homme en Iran et nous en discuterons avec nos partenaires européens", a indiqué à Londres une porte-parole du Foreign Office.

La mobilisation de la société civile et du monde politique s'est accrue ces dernières semaines pour sauver Sakineh d'un châtiment que le président français Nicolas Sarkozy a qualifié mercredi de "moyenâgeux". Il avait ajouté que la France estimait avoir "la responsabilité" de la jeune femme.

Une pétition a été lancée mi-août à Paris. Elle rassemble personnalités politiques, artistes, intellectuels de différents pays, dont plusieurs prix Nobel. Les anciens présidents français Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing ont notamment signé ce texte qui reçoit de 1.800 à 2.000 signatures par jour.

L'Iran et les pays occidentaux sont engagés depuis 2006 dans un bras de fer sur le programme nucléaire de Téhéran. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté quatre séries de sanctions contre l'Iran pour l'obliger à cesser l'enrichissement d'uranium. Jusqu'à présent, l'Iran n'a pas plié.

AFP. 27.08/10

Commentaires

  • Où l’on constate une fois de plus que nos ministres (qui n’ont rien d’autre à faire) s’échinent à défendre bec et ongles une criminelle d’un pays lointain et attaquent directement ce pays, alors qu’ils ne lèvent pas le petit doigt pour défendre une victime française,âgée et malade, injustement emprisonnée !
    Mais je reconnais la franchise du ministre : il ne se résigne pas à la barbarie et veut obtenir la libération des criminels iraniens. Et on reconnaît bien là couche-nerf : « leur attitude….. a un coût» : tout ceci n’est qu’une question d’argent

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