"Ce sont des propos qu'elle m'a tenus mais je ne sais pas s'ils sont vrais", a déclaré aux policiers M. Banier, entendu en juillet dans le cadre d'une enquête préliminaire conduite par le parquet de Nanterre, selon le procès-verbal d'audition cités par Médiapart et Le Monde.
Le photographe écrivain relate dans ses carnets à la date du 26 avril 2007, soit entre les deux tours de la présidentielle, une confidence de Mme Bettencourt à propos des sollicitations financières de toutes sortes et cite notamment le nom de M. Sarkozy.
"Je vous indique que correspond aussi en clair à la réalité vécue le passage sur M. Sarkozy, du 26 avril 2007", a dit M. Banier aux policiers. "Elle ne m'a pas dit si c'était pour Neuilly, pour sa campagne ou pour autre chose. Ce n'était peut-être pas pour lui", ajoute t-il.
Ni le parquet de Nanterre ni l'avocat de M. Banier, Me Hervé Témime, n'étaient immédiatement joignables pour commenter ces informations.
Claire Thibout affirme que le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt, Patrice de Maistre, lui a demandé d'effectuer un retrait d'argent en vue du versement de 150.000 euros au trésorier de l'UMP Eric Woerth pour le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Le gestionnaire de fortune dément une telle remise d'argent.
Par ailleurs, Eric Woerth a admis jeudi être intervenu pour l'attribution de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre, qui employait sa femme, au moment où la justice tente d'établir si un délit peut être imputé au ministre, dont la démission est réclamée à gauche.
Lors d'une rencontre avec des journalistes, M. Woerth a reconnu avoir écrit en mars 2007 un courrier en ce sens à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et qu'il était lui-même député et trésorier de l'UMP.
"Ce courrier vous l'avez vu, j'étais député, j'ai fait comme un simple député, c'est d'une grande banalité tout ça", a déclaré le ministre du Travail, pressé de questions sur l'affaire Bettencourt, après s'être exprimé sur la réforme des retraites qu'il est chargé de mener.
Interrogé sur l'existence de cette lettre, M. Woerth s'est emporté. "Je n'ai jamais dit qu'elle n'avait pas existé, qu'est ce que c'est que cette histoire ?", a-t-il lancé.
Lundi, son avocat Jean-Yves Le Borgne, avait affirmé que son client n'avait pas "porté le dossier en tant que ministre" et qu'il n'avait pas "attribué cette décoration". Lors de son audition par les policiers fin juillet, M. Woerth a dit "qu'il ne se souvenait pas d'une quelconque action (en faveur du gestionnaire de fortune Patrice de Maistre) mais que si on l'avait sollicité, il avait pu donner un avis positif", avait précisé Me Le Borgne à l'AFP.
Selon L'Express, la police a saisi mi-août une lettre de mars 2007 dans laquelle M. Woerth demande à M. Sarkozy de faire en sorte que M. de Maistre obtienne la Légion d'honneur. Il s'agirait d'une "faveur" destinée à le remercier d'avoir aidé à collecter, légalement, des dons pour l'UMP.
M. de Maistre a été fait chevalier de la Légion d'honneur dans le cadre de la promotion du 14 juillet 2007 et a reçu sa décoration début 2008 des mains d'Eric Woerth, quelques semaines après l'embauche de la femme du ministre, Florence, au sein de la société Clymène gérant la fortune de la milliardaire.
Ces nouvelles déclarations fragilisent encore un peu plus M. Woerth, à une semaine du débat parlementaire sur les retraites, et alors que l'enquête menée par le parquet de Nanterre s'est concentrée sur les soupçons de "trafic d'influence" liés à l'affaire Bettencourt.
AFP. 02/09/10
Commentaires
En fait c’est madame woerth qui a demandé à son mari la légion d’honneur pour celui qui lui a trouvé du boulot : en ces périodes de chômage, on la comprend !
Donc, d'après ces bruits, monsieur le Chanoine du Latran Dom Nicolino Sarkosico, aurait reçu des pèpètes en secret.
Pour ses bonnes oeuvres sans doute, ne serait-ce que pour la mobylette du p'tit.