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Le meurtrier violeur ne devait plus récidiver selon les psychiatres

Un homme condamné pour viol, qui avait bénéficié d'une libération conditionnelle, a reconnu avoir tué une jeune femme disparue dimanche près de Lille pendant son jogging, a-t-on appris mardi de source policière. Ce fait divers est susceptible de relancer un ancien débat sur la récidive criminelle, contre laquelle Nicolas Sarkozy a fait voter trois lois depuis son élection à l'Elysée, en 2007.

Le corps de la victime, Natacha Mougel, 29 ans, cadre commerciale, a été retrouvé mardi, dans un bois au sud de Lille, sur les indications de l'homme, placé en garde à vue depuis lundi. Elle n'était pas rentrée après être partie de son domicile de Marcq-en-Baroeul dimanche. Le suspect a été signalé par un témoin qui disait avoir été intrigué par son comportement et sa présence sur les lieux avant le crime. Il était inscrit au fichier des délinquants sexuels, mais à une mauvaise adresse. Le suspect a indiqué aux enquêteurs l'endroit où se trouvait le corps, dans le bois de Phalempin, à une quinzaine de kilomètres du lieu de la disparition. Il a dit avoir tenté de violer sa victime, l'avoir séquestrée et tuée.

"Il semblerait que cette personne soit sous libération conditionnelle, ait été condamnée pour des faits à connotation sexuelle, de tentative de viol sur une autre joggeuse, et il semblerait que cette personne suivait les obligations de son suivi judiciaire", a indiqué l'avocat de la famille de la victime, Emmanuel Riglaire, au micro de RTL. "C'est un élément qui n'est pas anodin, nous sommes malheureusement face à un cas de récidive. La famille ne comprend pas comment il peut être dans la nature sans contrôle quotidien, sans contrôle immédiat", a-t-il ajouté.

L'homme avait été condamné à dix ans de réclusion criminelle pour viol en 2006 par la cour d'assises des Hauts-de-Seine. Ayant purgé plus de cinq ans de prison, il a obtenu une libération conditionnelle le 30 septembre 2009, sur la foi de deux expertises psychiatriques sur le risque de récidive, l'une mesurée, l'autre "excellente" pour lui.

Changement d'adresse

L'homme, dit-on de source judiciaire, était astreint à un "suivi socio-judiciaire", prévu par une loi prise sous la gauche en 1998. Son dossier montrerait qu'il a honoré tous ses rendez-vous avec son agent de probation et avec son médecin et qu'il ne présentait pas de risque, a-t-on précisé. Il n'avait pas signalé un changement d'adresse récent à l'administration, mais l'avait notifié à son agent de probation.

Les trois lois votées à l'initiative de Nicolas Sarkozy sur la récidive depuis son élection faisaient suite à des faits divers similaires. Le dernier en date concernait, en octobre 2009, le meurtre en forêt de Fontainebleau d'une joggeuse, Marie-Christine Hodeau, par un homme ayant bénéficié d'une libération conditionnelle.

Les mesures adoptées dans ces textes sont soit juridiquement inapplicables aux criminels condamnés pour des faits antérieurs aux lois, soit soumises à des conditions telles qu'elles ne peuvent leur être imposées, soit impossibles à mettre en oeuvre en raison de problèmes financiers. Ainsi, la "castration chimique" - traitement médical inhibant en théorie la libido - ne peut être décidée que si le sujet présente des troubles après sa libération, ce qui n'était pas le cas à Lille. Le bracelet électronique permettant une surveillance mobile n'existe qu'à l'état embryonnaire en France, les crédits n'ayant jamais été débloqués pour une mise en service nationale.

Le Point - 07/09/10

Commentaires

  • Qu’on arrête de nous bassiner avec ce « bracelet électronique »: il n’empêchera jamais un criminel de commettre son crime.

    Le vrai problème, et qui est récurrent, ce sont ces libérations très largement anticipées : les condamnations par les tribunaux ne servent à rien puisqu’on relâche les criminels très rapidement. Il faut dont rendre responsables les juges qui prennent ces décisions aberrantes et ils devraient être poursuivis comme complices de ces crimes. Et il faudrait revenir au système d’autrefois : les condamnés doivent effectuer la totalité de leur peine avant d’être libérés. Un point c’est tout : c’est cela une vraie justice juste !

  • Et encore, Christian Bouchet n’avait pas eu connaissance du dernier assassinat d’une joggeuse par un récidiviste que des juges venaient de libérer après 3 ans de prison alors qu’il avait été condamné à 10 ans !

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