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Draguignan: un gendarme aux assises après la mort d'un gitan

Draguignan 29 mai 2008.jpg

Marche à Draguignan le 29 mai 2008 - (Cliquez sur la photo)

Quatre jours après l’annonce de la probable mise en examen du gendarme impliqué dans la mort d’un Gitan, abattu le 16 juillet à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), le procès d’un drame similaire s’ouvre ce matin devant la cour d’assises du Var, à Draguignan.

Christophe Monchal, gendarme de 43 ans, comparaît libre pour « coups mortels » après le décès d’un membre de la communauté des gens du voyage tué en tentant de s’évader, en mai 2008, à Draguignan.

« Le contexte lié à Saint-Aignan nous est favorable », ne cache pas Me Régine Ciccolini, avocate des proches de Joseph Guerdner, la victime tombée à 27 ans sous les tirs de l’accusé.

Père de trois enfants, Joseph Guerdner vivait dans un campement à Brignoles. Depuis 1996, il faisait l’objet de plusieurs procédures, notamment pour des vols et violences, parfois avec arme. Le 22 mai 2008, le délinquant, qui a foncé deux ans plus tôt sur un véhicule de gendarmerie, se rend à la brigade de Brignoles pour son contrôle judiciaire. Des militaires l’interpellent car ils le soupçonnent d’avoir participé à l’agression violente et la séquestration d’un routier en avril 2008. Guerdner, qui nie les faits, est placé en garde à vue et transféré à la compagnie de Draguignan, où va se dérouler le drame.



Les enquêteurs le soupçonnent d’une « envie de s’enfuir ». Par précaution, l’homme a les poignets entravés et une cheville serrée par une menotte pour gêner ses mouvements. Le 23 mai à 21 h 30, Guerdner demande à fumer une cigarette. Le maréchal des logis-chef Monchal décrit comme « calme et posé » par ses collègues, l’escorte dans une cage d’escalier près d’une fenêtre. La minuterie s’éteint. Le gardé à vue en profite pour sauter par la fenêtre. Il retombe 4,60 m plus bas, et court. Le gendarme tire à sept reprises. Atteint par trois projectiles, Guerdner réussit à franchir un grillage et se réfugie dans un arbre de l’institution religieuse voisine où il sera découvert agonisant.

Gardé à vue, le gendarme explique — seulement à sa seconde audition — qu’il a fait des sommations en criant : « Arrête ou je tire. » Il affirme n’avoir jamais voulu tuer le fugitif mais le stopper en visant les jambes, seul moyen de le neutraliser. Christophe Monchal est mis en examen pour « coups mortels ». Au terme de l’instruction, il bénéficie d’un non-lieu, conformément à l’avis du parquet. Le juge estime que toutes les conditions (fuite caractérisée, dangerosité du suspect, sommations...) étaient réunies pour autoriser le gendarme à ouvrir le feu sur l’évadé, conformément à un décret de 1903 sur l’usage des armes par les militaires.

Scandalisés, les proches de la victime font appel. Fin 2009, la chambre d’instruction leur donne raison en ordonnant un renvoi aux assises. Dans son arrêt, la chambre d’instruction dépeint Guerdner comme un « personnage éminemment dangereux » avec « la volonté de s’évader coûte que coûte ». Les magistrats écartent toute intention homicide chez Monchal. Mais ils soulignent que le fugitif était entravé et pas armé. Selon eux, il y avait pour le gendarme une « possibilité d’alerter les autres militaires et d’organiser une course-poursuite ». L’usage de l’arme à feu n’était pas le « seul moyen d’arrêter Joseph Guerdner ». « Ils auraient pu le rattraper autrement, les tirs n’étaient en rien justifiés », insiste Me  Ciccolini, en notant l’absence de « nécessité absolue » exigée pour qu’un militaire tire. Verdict attendu vendredi.

Le Parisien - 13/09/10

 

 

Commentaires

  • le gendarme à fait son travail, n,en déplaise aux bien-pensants, le juge lui-méme en a conclu en ce sens!! les délinquants ne veulent pas assumer les risques de leur métier!!
    étonnant que le systéme ne s,est pas penché sur ce décret de 1903 pour le modifier!!
    salutations!!

  • Une fois de plus celui qui est traité comme un criminel, c’est le gendarme ! Toujours cette inversion des valeurs et des mots pour décerveler le peuple et le conduire à l’abattoir !
    PS: on note que les proches du vrai criminel n'hésitent pas à manifester en masse, et ainsi faire pression sur la justice. C'est ce que le comité de soutien à Galinier n'a pas compris!

  • Cher abad, le comité de soutien de René Galinier me semble, hélas, trop mou, à cause de l'avocat. Tout son village devrait aller manifester devant la prison de Béziers!
    Ces manifestations de masse portent, on le voit bien!
    Mais au fond personne ne veut trop se mouiller...

    La légalité, la légalité... Moi, je ne sais pas si c'est tellement "légal" que ça de jeter en prison un vieil homme malade qui n'a fait que se défendre, pris de panique, après avoir été déjà cambriolé trois fois!

    Les lois semblent exister seulement pour les Français n'appartenant qu'à la communauté française!

    Communauté sans cesse stigmatisée (le nouveau mot à la mode des bobos!), accusée, chargée de tous les péchés du monde! Alors qu'elle nourrit tous ces gens par son travail et ses impôts!

    Quand les Français auront-ils vraiment un grand coup de colère pour mettre fin à toutes ces inversions de culpabilité?

    Il est vrai que pour les FM, il n'y a plus de Roi à qui couper la tête...

  • @ Jean Du VOYAGE.

    Fumer tue!

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