Le créateur du blog "Guetteur de Marseille" avec un ami devant une voiture de police. Capture d'écran du blog.
Un blog diffuse les numéros et les modèles de 71 véhicules banalisés
Voilà l'univers de "C-C". Un monde où la police fait figure d'adversaire numéro un. Où toutes les provocations semblent permises, comme ici devant la préfecture.
C'est une liste passée inaperçue jusqu'ici. Juste connue par une poignée d'initiés, habitués à fréquenter des blogs d'adolescents sur internet. Sur ce listing, on peut découvrir des informations plutôt gênantes pour le bon fonctionnement de la police marseillaise. Il dévoile la marque, le modèle, la couleur et les numéros d'immatriculation de 71 de ses véhicules, presque la totalité de la flotte.
Un document pour le moins étonnant que l'auteur, originaire d'une cité du 15e arrondissement, a dû nourrir par son expérience du terrain et par l'apport de témoignages d'amis, en lien sans doute quotidien, comme lui, avec ce qu'il nomme les "schmit". Ce pourfendeur de la discrétion policière se fait appeler "C-C" ou "guetteur de Marseille", vraisemblablement en référence à son activité d'alerte, pour le compte de dealers de quartier.
Un "chouf", dans le vocabulaire de cité, qui avertit de l'arrivée des fonctionnaires les membres du réseau de trafiquants de stupéfiants. Difficile d'entrer en contact avec "C-C", à moins de se faire passer pour un admirateur. Sur son blog, il dévoile une large partie de son existence. Des photos, particulièrement explicites, le montrent l'air haineux, une arme à la main ou posant en toute tranquillité, avec un proche, un doigt en l'air, devant une voiture sérigraphiée de la police, au pied de l'immeuble de la préfecture.
Sur son site, il se présente comme un adolescent de 18 ans, vraisemblablement en rupture avec l'école et la société, qui s'est construit un imaginaire autour de la mythologie des voyous, façon Scarface. Interrogés, les services de police n'avaient pas encore eu vent de cette nouvelle provocation, qui vient après celle des tee-shirts vendus à la cité Font-Vert (14e ), qui dévoilaient eux aussi les numéros de la police.
Même la justice pourrait avoir du mal à réprimer ce type de comportement. Pour Jacques Dallest, le procureur de la République de Marseille, il n'est pas évident qu'une infraction soit constituée: " S'il n'y a pas de provocation ou d'incitation à la haine ou à la violence, ce sera difficile. Mais cela reste à surveiller. C'est en tout cas symptomatique d'un climat et d'une volonté d'empêcher la police de faire son travail. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a pas de plainte pour l'instant. Nous allons vérifier le contenu de ce site."
La Provence - 15/09/10
Commentaires
les modéles de véhicule de la police ne changent pas tous les mois ,et sont facilement répérable pour les petits dealers et autres!!si ce n,est pas une provocation ,alors ç,est peut-étre un coup de pub pour la marque , impayable ce procureur!!salutations.
Il fait le malin car le danger n'est pas encore là. Mais le jour où il se retrouvera devant des flics lassés et coléreux, il Ch...ra dans son froc.
Jacques DAllest : voilà un immense procureur, comme on n’en fait plus ! En dépit de sa gigantesque intelligence et de sa profonde perspicacité, il n’a pas trouvé d’infraction ou de provocation dans la publication de ce listing : c’est dire si ces boursiers sont innocents !
Au fait, je me pose une question : est-ce que le numéro de sa voiture figure dans ce listing ? S’il n’y est pas, pourquoi est-ce que Dallest se fatiguerait à chercher quelque chose ?
Si je prenais des photos ou vidéos comme celle-ci devant la préfecture de Marseille, je pense qu'un policier viendrait me poser des questions...
Remarquez, on ne voit aucune police à Marseille, sinon celle qui passe sirènes hurlantes!
PS Nouvel article de La Provence sur les vols avec violences, que vous lirez: le chiffre est à doubler et même à tripler!