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USA: l'abolition du tabou homosexuel dans l'armée en panne au Sénat

Le Sénat américain a rejeté mardi pour une durée indéfinie l'examen de l'abrogation de la loi qui impose aux soldats américains homosexuels de cacher leur orientation sexuelle, décevant ainsi la Maison Blanche qui soutient cette proposition.

Les élus se sont prononcés par 56 voix contre 43, soit 4 voix de moins que nécessaire pour permettre l'ouverture formelle des débats sur une vaste loi de finance pour le Pentagone, qui comprend notamment des dispositions pour l'abrogation de la loi "Don't ask, don't tell" (ne rien demander, ne rien dire) adoptée en 1993.

Les sénateurs républicains ont fait bloc pour s'opposer à cette loi, à l'exception de Lisa Murkowski qui était absente.

"Nous sommes déçus de ne pas pouvoir faire avancer ce texte, mais nous allons continuer à essayer de le faire", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, lors de son point de presse.

Outre la proposition d'abrogation de "Don't ask, don't tell", les sénateurs, en refusant d'ouvrir les débats, ont également mis de côté une loi d'immigration, dite DREAM act, qui aurait permis à de jeunes immigrés d'être régularisés et intégrés après un passage par les universités américaines.

Le sénateur républicain John McCain, qui a mené l'opposition à l'abrogation de "Don't ask don't tell", a accusé peu avant le vote la majorité démocrate de vouloir "galvaniser sa base" par ce vote, "dans le cas du DREAM Act, le vote hispanique. La popularité du président Obama chez les hispaniques a baissé de façon spectaculaire".

"Et bien sûr, l'abrogation de "Don't ask don't tell" est un appel à la base gay et lesbienne", a-t-il dit à la presse.

Les républicains réclament les conclusions d'une étude du Pentagone sur la façon de procéder à l'abrogation du tabou homosexuel avant tout vote sur la question.

Le numéro deux de la majorité démocrate Richard Durbin a déploré l'issue du vote de mardi. "Ils sont d'accord pour risquer leurs vies pour les Américains, et nous disons non", a-t-il dit en parlant des militaires homosexuels écartés de l'armée.

L'abrogation est également la position du chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen. Ce dernier demande toutefois que l'étude du Pentagone soit terminée avant toute action législative.

A l'époque de sa mise en place, ce texte avait été présenté comme le meilleur compromis possible pour cet épineux problème au sein de l'armée américaine. Mais depuis, la contestation a grandi et quelque 14.000 soldats ont été renvoyés de l'armée en raison de leur homosexualité, selon les associations de défense des droits civiques.

Le vote devait constituer une première étape vers l'abrogation.

Mardi, après le vote, la majorité à laissé la porte ouverte à une nouvelle tentative ultérieurement.

Mais la proximité des élections parlementaires de mi-mandat qui se tiendront le 2 novembre laisse peu de place à un éventuel accord entre les deux partis, d'autant que deux démocrates, Mark Pryor et Blanche Lincoln, ont voté contre.

De leur côté, les démocrates ont reçu récemment le soutien énergisant de la pop star Lady Gaga. L'icône gay, au sommet de sa popularité, a utilisé les réseaux sociaux Facebook et Twitter pour faire campagne pour l'abrogation de la loi, estimant que l'opposition républicaine et notamment le sénateur McCain menaient une "obstruction honteuse".

AFP. 21/09/10

Commentaires

  • Ce n'est plus une Armée,mais une gay-pride permanente.

  • @ JLA: vous avez raison!
    Je ne sais pas comment cela se passe en France...

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