Les manifestations des dernières semaines "sont encadrées par des syndicats que je considère comme les complices du système", a affirmé la vice-présidente du Front national, présente à Toulouse dans le cadre de la campagne interne pour la présidence du parti.
"Ils ont en réalité accompagné l'ensemble des mesures à l'origine des délocalisations et de l'augmentation du chômage" ayant abouti à la remise en cause de "toute la protection sociale", a-t-elle déclaré, citant le traité de Lisbonne ou l'ouverture totale des frontières.
"Ils ne se sont jamais élevés contre cela et aujourd'hui ils pleurent sur le lait renversé", a-t-elle martelé, rappelant que le FN jugeait le projet de réforme "profondément injuste et totalement inefficace".
"Cette réforme des retraites, elle est déjà dealée entre les syndicats et l'Etat", a-t-elle accusé. Qu'il s'agisse des syndicats d'ouvriers, de pêcheurs ou d'agriculteurs, "on s'aperçoit à chaque fois que ces gens sont là pour canaliser la colère. Ils font mine de défendre les salariés et puis ils acceptent quelques miettes du gouvernement et disent "halte au feu, on a obtenu ce qu'on voulait".
La vice-présidente du FN s'est également inquiétée de la présence de jeunes dans les défilés. Celle-ci attire des "cohortes de casseurs qui en profitent inévitablement pour effectuer des razzias" alors que "l'Etat a peur et se soumet à des bandes violentes en donnant l'ordre aux forces de police de ne pas répondre".
Enfin, répondant à son concurrent pour la présidence du parti, Bruno Gollnisch, qui a laissé ouverte l'hypothèse d'un partage des rôles avec Marine Le Pen entre candidatures à la tête du parti et à la présidentielle, celle-ci a réaffirmé qu'elle y était hostile.
"Je rappelerai aux adhérents du FN que lorsqu'ils éliront le président du FN, ils éliront également le candidat à la présidentielle parce que la nature de nos institutions et l'efficacité politique l'exigent". "Je réfute totalement ce partage des rôles", a-t-elle conclu.
AFP. 17/10/10