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Alors que deux colis piégés, prêts à exploser, ont été interceptés vendredi à Dubaï et en Angleterre, celui retrouvé dans les Emirats arabes unis a été acheminé via Doha, sur un vol passagers de Qatar Airways, a affirmé dimanche à l'AFP une source au sein de la compagnie.
Qatar Airways a confirmé que le colis piégé avait été acheminé sur l'un de ses avions, mais sans préciser s'il s'agissait d'un avion cargo ou d'un vol commercial.
La compagnie a rejeté toute responsabilité à propos du contenu du colis: "Ce n'est pas la responsabilité du pays dans lequel transite la cargaison de l'inspecter ou de le soumettre aux rayons X, mais celle du pays d'où la cargaison a été acheminée".
Selon un responsable anti-terroriste américain, le "suspect clé" dans l'enquête sur ces colis est un jeune Saoudien connu pour être un artificier d'Al-Qaïda au Yémen.
"Les activités passées de Ibrahim Hassan Al-Asiri font de lui un suspect clé", a dit à l'AFP ce responsable sous couvert d'anonymat, ajoutant: "Nous disposons d'éléments suggérant qu'il a joué un rôle dans plusieurs complots d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique, dont la tentative d'assassinat d'un responsable saoudien et la tentative d'attentat à Noël l'an dernier".
Le conseiller du président américain Barack Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, avait auparavant lui aussi fait des déclarations dans ce sens.
"Les indications dont nous disposons à l'heure actuelle, basées sur les analyses criminelles, montrent que l'individu responsable d'avoir fabriqué ces engins est le même" que celui ayant fabriqué la bombe pour l'attentat raté de Noël, a-t-il déclaré sur la chaîne ABC, mais sans citer de nom.
Agé de 28 ans et installé au Yémen, Ibrahim Hassan al-Asiri, à qui l'on attribue la conception de la bombe à la penthrite placée dans le slip de Farouk Abdulmutallab, le jeune Nigérian auteur de l'attaque manquée de Noël, figure sur la liste des hommes les plus recherchés par Ryad.
Par ailleurs, M. Brennan a affirmé qu'il n'y avait "aucune indication qu'il y (ait) encore d'autres (colis piégés) en circulation", ajoutant que le gouvernement avait pris les mesures nécessaires au cas où il y en aurait.
La ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May, a indiqué pour sa part sur la BBC qu'un examen des procédures de sécurité allait être réalisé dans le fret aérien: "Nous regardons de près la façon dont le fret est inspecté, nous allons entamer des discussions avec les professionnels du secteur sur le sujet".
Son homologue allemand, Thomas de Maizière, a indiqué que l'Allemagne avait averti les Britanniques, grâce à une information de "services secrets amis", de la présence d'un colis suspect ayant transité par l'aéroport de Cologne.
Les autorités yéménites continuaient dimanche de traquer des suspects au lendemain de l'annonce de l'arrestation d'une jeune femme "suspectée d'avoir envoyé des bombes dans des colis" et dont le numéro de portable figurait sur les bordereaux des paquets.
La jeune femme de 22 ans, Hanane al-Samaoui, est étudiante en ingénierie, selon l'organisation yéménite de défense des droits de l'Homme Hood, qui a mis en doute sa culpabilité.
L'organisation a souligné qu'il y avait "plus d'un point d'interrogation dans cette affaire", "Al-Qaïda ne laissant jamais de traces".
Plus de 500 étudiants de la Faculté de génie de l'Université de Sanaa ont manifesté dimanche pour réclamer la libération de la jeune étudiante suspectée.
Dans la plupart des quartiers de Sanaa, les forces de sécurité ont établi des points de contrôle, vérifiant l'identité des passagers des voitures, selon un correspondant de l'AFP.
Les autorités ont fermé samedi les bureaux des compagnies FedEx et d'UPS à Sanaa, qui devaient acheminer les deux colis. Elles ont saisi 26 colis suspects et interpellé des employés des compagnies de transport aérien et de la division cargo de l'aéroport de Sanaa.
Selon un haut responsable yéménite de l'aviation civile, Mohammad Abdel Rahmane Abdel Kader, "le gouvernement est en train d'examiner un renforcement des mesures de sécurité du fret aérien de manière à pouvoir examiner les cargaisons à 100% avant qu'elles ne soient chargées sur les avions".
AFP. 31/10/10