"Je dis que Nicolas Sarkozy est aujourd'hui un des problèmes de la France et qu'il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée", a déclaré M. de Villepin au Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien.
Longtemps très proche de l'ex-locataire de Matignon, le patron des députés UMP Jean-François Copé a aussitôt dénoncé ces propos "pas acceptables". "Je suis très choqué (...) Il faudra certainement qu'un jour ou l'autre, tout ça se clarifie, que Dominique de Villepin nous dise dans quel camp il est", a-t-il lâché.
Faut-il selon lui exclure M. de Villepin de l'UMP ? "Il faudra qu'on en discute", a ajouté M. Copé, qui préfère toutefois que les exclusions soient prononcées "plutôt pour des actes que pour des propos". "On n'en est pas encore là".
Pour le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, "Villepin parle aujourd'hui comme Mélenchon mais la différence c'est que Mélenchon a un public et que lui n'en a pas".
"Ca devient pathétique, assez ridicule. Aucun extrémisme de parole ne sert celui qui le professe", a lâché pour sa part le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu.
Pour Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, "ceux qui n'ont pour tenter d'exister que l'invective ne sont même pas dignes de mépris mais seulement d'indifférence".
"Il a pété les plombs. C'est une preuve de plus que ce type n'arrive pas à se contrôler", juge le député des Yvelines Jacques Myard, qui confie avoir reçu "des mails de militants furieux".
Ironique, le député du Vaucluse Thierry Mariani se demande pourquoi M. de Villepin a repris récemment sa carte à l'UMP. "Quand on fait preuve d'une telle agressivité vis-à-vis du chef de l'Etat, je pense que, de soi-même, on se met en dehors de la majorité et de l'UMP. Si Villepin veut rendre service à la France, il ferait bien d'oublier ses rancoeurs personnelles", a-t-il déclaré.
Plus mesuré, le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand a minimisé ces propos, estimant que Dominique de Villepin cherchait à faire "le buzz" et que les "militants condamnent un tel comportement".
Dans le camp du président de République solidaire (RS), certains proches ne cachaient pas un certain embarras dimanche. "J'appelle de mes voeux une phase d'apaisement et de responsabilité", a déclaré la porte-parole de RS, Marie-Anne Montchamp, qui fait "clairement partie" de ceux qui veulent voir leur chef de file sortir de l'antisarkozysme.
"Tout ce qui sort de cette ligne de responsabilité relève d'une autre logique. Ce n'est pas ça le projet politique", a-t-elle ajouté.
A l'inverse, Jean-Pierre Grand, fidèle parmi les fidèles, se dit "totalement solidaire" de son mentor. "Ce qu'il dit, c'est ce que les Français nous disent", a-t-il commenté en s'en prenant à M. Copé, dont les propos ne sont "plus ceux de l'oecuménique président du groupe UMP mais déjà ceux du secrétaire général de l'UMP".
AFP. 07/11/10
Commentaires
Sarkozy est certes un des problèmes de la France, mais suprimer le symptôme ne garantit en rien la guérison.
Ca n'est pas en rasant les furoncles qu'on élimine le staphylocoque doré.
Sarkozy est certes un des problèmes de la France, mais supprimer le symptôme ne garantit en rien la guérison.
Ca n'est pas en rasant les furoncles qu'on élimine le staphylocoque doré.
Voilà de fortes paroles dignes de son discours à l’ONU. Maintenant il faut que ses actes suivent ses paroles !
Cher abad, il est très isolé, et il ne vient pas de se faire des amis! L'UMP est sur le point de l'exclure! - Ce qui lui manque, c'est le nerf de la guerre. Il ne me semble pas homme à aller quémander des enveloppes chez Liliane...
Villepin court après son destin politique, mais les mains vides... Il a eu tout de même le courage de parler!