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Attentat de Karachi: l'Elysée dans le collimateur de familles de victimes

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Me Olivier Morice - (Cliquez sur les photos)

Des familles de victimes de l'attentat de Karachi réclament les auditions comme témoins de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac, après la révélation par l'ex-ministre de la Défense Charles Millon de faits de corruption jusqu'en 1995 en marge de contrats d'armement.

L'ancien ministre de la Défense a déclaré lundi au juge Renaud van Ruymbeke que des vérifications menées en 1995 par les services secrets après l'élection de Jacques Chirac avaient établi l'existence de rétrocommissions vers des décideurs français en marge de contrats de ventes de sous-marins au Pakistan et de frégates à l'Arabie saoudite.

Ces déclarations intéressent au plus haut point les familles de victimes de l'attentat de Karachi (Pakistan) en 2002 puisque la justice suit depuis plus d'un an la piste de représailles pakistanaises à l'arrêt, décidé par M. Chirac, du versement de commissions sur la vente de sous-marins Agosta promises par le gouvernement d'Edouard Balladur.

Une partie de ces commissions serait revenue vers des décideurs français et aurait servi au financement de la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était le porte-parole, selon des documents et témoignages.

M. Millon a précisé devant le juge avoir été "en lien direct" avec les collaborateurs de M. Chirac, "en particulier avec le secrétaire général, Dominique de Villepin, qu'il tenait régulièrement informé des investigations" des services.

L'avocat d'une partie des familles de victimes de l'attentat, Me Olivier Morice, a annoncé jeudi qu'il avait demandé la veille au juge van Ruymbeke d'entendre comme témoins MM. Chirac et de Villepin.

Ces parties civiles sollicitent également l'audition de M. Sarkozy. "L'audition du chef de l'Etat est possible durant son mandat, même s'il est couvert par une immunité présidentielle", a assuré Me Morice, précisant qu'un président en exercice ne pouvait échapper qu'à d'éventuelles poursuites.

Deux filles de victimes, Magali Drouet et Sandrine Leclerc, ont rappelé durant cette conférence de presse que le chef de l'Etat leur avait promis en les recevant le 4 avril 2008 qu'il "ferait tout pour les aider à connaître la vérité". "M. Sarkozy nous doit cette audition, qu'il dise ce qu'il a à dire, lui qui a qualifié de "fable" cette piste financière", s'est émue Mme Leclerc.

L'opposition avait dès mercredi réclamé des comptes au chef de l'Etat, ainsi que la déclassification des documents qui restent inaccessibles à la justice.

"Au sommet de l'Etat, on craint l'avancée de ce dossier car il implique Nicolas Sarkozy et ses proches, dont M. Balladur", a déploré Me Morice, qui a déposé plusieurs plaintes pour "entrave à la justice" dans cette procédure.

L'avocat a ainsi rappelé que le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, avait contredit Michèle Alliot-Marie qui avait assuré en octobre à l'Assemblée que la justice pouvait avoir accès aux délibérations entre les Sages qui ont validé les comptes de campagne de M. Balladur, contre l'avis des rapporteurs.

M. Debré a opposé une fin de non-recevoir au juge van Ruymbeke qui lui a demandé ces procès verbaux, au motif que ces échanges sont soumis au secret du délibéré.

Le nouveau garde des Sceaux, Michel Mercier, a volé au secours de M. Debré, assurant jeudi qu'il n'avait fait qu'appliquer "strictement" la loi. La justice n'est pas "entravée puisqu'elle fait son travail en ce moment, et elle le montre", a déclaré M. Mercier.

AFP. 18/11/10

Commentaires

  • Tous ces politichiens véreux sont prêts à tuer père mère pour être élus.

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