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De mystérieuses notes saisies au ministère du Budget

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Ministère du Budget à Bercy - (Cliquez sur la photo)

L’information est passée presque inaperçue. Elle a pourtant tout d’une bombe à retardement. Il y a une dizaine de jours, dans la plus grande discrétion, le juge Renaud Van Ruymbeke a perquisitionné la Direction générale des impôts, au ministère du Budget, à Bercy. Saisi d’une plainte pour « délit d’entrave » émanant des familles des victimes de l’attentat de Karachi, le magistrat du pôle financier est à la recherche de documents susceptibles d’étayer la thèse développée dans le rapport Nautilus et longtemps tenue secrète par les autorités de l’Etat : l’attentat de Karachi serait lié à la décision de Jacques Chirac, en 1995, d’arrêter le versement de très importantes commissions à des intermédiaires.

 
 Tout juste élu, Chirac soupçonne ceux-ci d’avoir rétrocédé une partie de l’argent à des interlocuteurs français afin de financer la campagne d’Edouard Balladur.
Lors de sa perquisition à Bercy, le juge du pôle financier aurait mis la main sur des documents « extrêmement intéressants ». Il s’agirait de notes manuscrites, non signées, datées de fin 2006. Celles-ci confirmeraient et détailleraient les montages financiers opaques mis en place autour du contrat Agosta, notamment les circuits empruntés par l’argent à l’aller (vers le Pakistan) comme au retour (en direction de la France). Il y serait question de plusieurs pays, Luxembourg, Irlande, île de Man, Bahamas, îles Caïmans, dans lesquels les fonds transitent. Et d’une myriade de sociétés destinées à les abriter.
Ces montages complexes seraient l’œuvre de Jean-Marie Boivin, PDG de la société luxembourgeoise Heine, qui deviendra plus tard Eurolux. Heine aurait été créée en 1994, sous le gouvernement Balladur, avec l’aval de son ministre du Budget de l’époque, Nicolas Sarkozy.
Enfin, de source proche du dossier, on indique que ces notes manuscrites de fin 2006, saisies par le juge Van Ruymbeke, étaient adressées à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac et en pleine campagne pour l’élection présidentielle de 2007.
Pourquoi ces notes de la Direction générale des impôts? Le ministre de l’Intérieur avait-il vocation à être tenu informé de ces montages? Ce sont des questions auxquelles le juge va désormais devoir répondre.
Le Parisien - 23/11/10

 

 

 

 

 

 

 

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