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Mediator: les patients en veulent à leur médecin

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L’assurance maladie envoie, aujourd’hui, 350 000 lettres officielles aux patients qui ont pris du Mediator, entre 2008 et 2009. Pour des raisons de confidentialités des données, l’assurance maladie ne conserve les noms qu’au cours des deux dernières années. Les patients qui en ont pris avant 2008 — soit 2,7 millions depuis sa mise sur le marché en 1976—ne recevront donc pas de lettre.

Mais ils sont invités à consulter un médecin.

La lettre, signée de Jean Marimbert, le directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, indique que « si vous n’avez pas consulté votre médecin traitant depuis le retrait du Mediator en novembre 2010, l’Afssaps vous demande de le faire afin qu’il puisse rechercher tout symptôme ou signe évocateur d’une atteinte d’une valve cardiaque ».

DES MALADES ECRIVENT LEUR COLERE

 

Plus de 500 personnes, qui avaient pris du Mediator, ont écrit à l’Association française des diabétiques pour indiquer dans quelles conditions leur médecin leur a prescrit ce médicament. Cette association de malades a lancé cet appel le 23 novembre. Le directeur de la communication de l’AFD, Jacques Le Disez, justifie cette démarche en expliquant que « toutes les personnes malades ont besoin d’avoir confiance dans les médicaments qu’elles prennent, et dans les choix de leurs médecins. Or, l’affaire du Mediator altère gravement cette nécessaire confiance ». Ces lettres démontrent que les médecins en prescrivaient massivement, à tout le monde, en dehors des indications qui le réservaient aux « diabétiques en surpoids ».

Prescrit comme un coupe-faim. Christelle, 43 ans, écrit que « le Mediator m’a été prescrit comme coupe-faim lors d’un régime par un nutritionniste diététicien ». Or officiellement, le Mediator ne doit pas être donné pour cette indication, mais uniquement pour les diabétiques. Et Christelle n’est pas diabétique. « Le médecin m’a dit : vous pouvez avoir confiance, c’est un excellent coupe-faim, il va vous aider à perdre du poids. Je suis déçue de voir que les médecins prescrivent à tort et à travers. Je me sens essoufflée à l’effort, cela m’inquiète. »

Promesse de cure minceur. François, 63 ans, qui pèse 100 kg pour 1,77 m, a « avalé du Mediator d’octobre 2006 à fin 2009 prescrit par mon médecin pour charge pondérale et cholestérol. Or, je ne suis pas diabétique. » La médecin généraliste lui a dit que « cela allait lui faire perdre du poids et faire baisser son taux de cholestérol ». François est aujourd’hui « très déçu par le manque de professionnalisme de ce médecin… Je sais maintenant qu’il n’était pas fait pour faire baisser le cholestérol. Tout était bon pour vendre ce médicament. Quand je vois maintenant qu’il peut provoquer des valvulopathies, cela me met en colère ».

Double dose. Francis* est en colère contre un praticien, qu’il compte poursuivre devant le conseil de l’ordre. Celui-ci n’y allait pas par quatre chemins, se comportant comme s’il était VRP de la marque. « Il faisait deux ordonnances le même jour aux patients pour qu’ils obtiennent double dose maximale de Mediator en se servant dans deux pharmacies différentes. »

Prescrit avec de la DHEA. Le Mediator était parfois proposé en association avec la « pilule de jouvence » DHEA pour des cures minceur. Pascal écrit « qu’en 2001 il a voulu perdre 15 kg. J’ai contacté un nutritionniste, aujourd’hui rayé de l’ordre des médecins. Pendant plus d’un an, il m’a prescrit six Mediator par jour et m’a conseillé de prendre en même temps de la DHEA. Je m’inquiète aujourd’hui pour ma santé ».

Vingt-trois ans de traitement. Eliane est en ce moment à l’hôpital pour passer des examens du cœur. « J’en ai pris depuis vingt-trois ans. J’ai demandé à mon généraliste puis au cardiologue des explications sur le retrait de ce médicament en 2009. Ils m’ont juste dit : il faut arrêter d’en prendre car c’est maintenant interdit, mais je n’ai pas eu droit à d’autres explications. »

Le Parisien - 10/12/10

Commentaires

  • Les «accidents» médicamenteux commencent à se multiplier en France. C’est très inquiétant. C’est aussi révélateur de la dégradation progressive de l’organisation de la santé dans ce pays. Quand on pense qu’aujourd’hui il n’est pas rare que les femmes doivent parcourir 100 km pour trouver une maternité où accoucher : c’est absolument scandaleux !
    On met sur le marché des médicaments dangereux, alors qu’on empêche la commercialisation d’autres produits qui ont fait leur preuve et ne présentent aucun danger. Il faut dire qu’avec le précédent du sang contaminé, les labos et les organismes de santé n’ont plus à se gêner !
    C’est une confirmation supplémentaire du recul de notre civilisation.

  • Cher abad, absolument d'accord avec vous! Notre civilisation recule, dos au gouffre de la tiersmondisation, laquelle tiersmondisation est voulue par le mondialisme.

    Le Parisien a commis une erreur: c'est en novembre 2009 que le Mediator a été retiré de la vente, et non en 2010.

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