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Les paroissiens de l’église Saint-Jacques de Montgeron (Essonne) qui se retrouveront ce matin pour la messe dominicale ne le savent peut-être pas, mais ils vont prier sous les yeux d’Adolf Hitler. Le Führer serait en effet représenté sur un vitrail de l’église de Montgeron, réalisé en 1941. Dans le chœur, à gauche d’un immense triptyque, le dictateur prend les traits d’un bourreau, une épée à main, s’apprêtant à décapiter saint Jacques.
Le personnage porte la mèche de Hitler, mais on ne voit pas sa moustache. « Les verriers l’ont cachée derrière son bras, pour ne pas avoir d’ennuis », explique le père Dominique Guérin, curé de la paroisse.
« Ce qui est intéressant, note le père Gabriel Ferone, son prédécesseur, c’est que saint Jacques — le frère de Jean, l’un des douze disciples — s’appelle Jacob en hébreu. Il est le père des douze tribus d’Israël et incarne la tradition et la judaïté. » Cette représentation de Hitler serait donc un acte de résistance artistique et religieux. Isabelle Bigand-Viviani, élue PS de Montgeron, résume : « C’est une histoire hallucinante. C’est culotté de la part des maîtres verriers. » Les « culottés » en question, ce sont les frères Mauméjean, stars du vitrail, grande dynastie de maîtres verriers... « qui détestaient le nazisme », ajoute l’élue.
Les frères Mauméjean ont signé d’autres œuvres religieuses en Essonne, dont un vitrail dans une autre église de Montgeron et un troisième à Notre-Dame-de-France à Juvisy-sur-Orge. « Dans les trois cas, note l’historien Renaud Arpin, le message religieux et le message politique sont imbriqués, la foi catholique va de pair avec la glorification du territoire national. »
Au ministère de la Culture, on n’a jamais entendu parler de cette représentation
Si l’histoire n’est pas très connue des jeunes générations de Montgeronnais, les anciens se souviennent bien de cet Hitler clandestin. Comme Madeleine Roussel, « une enfant de la guerre », née en 1926 sur la place de la gare de Montgeron, qui n’a pas oublié le père Ducouedic, le commanditaire du vitrail, qui, selon elle, aurait été « très peu favorable à l’Occupation ». Selon le père Gabriel Feronne, le chanoine Ducouedic avait « des opinions et le caractère bien trempés ». Lors des dernières Journées du patrimoine, à Montgeron, le sulfureux assassin de saint Jacques était au programme de la visite, sous la coupe de Renaud Arpin. A Paris, au ministère de la Culture, parmi les spécialistes de l’histoire de l’art du centre André-Chastel, laboratoire de recherche sur le patrimoine français, « on n’a jamais entendu parler d' Hitler à l’église Saint-Jacques ». Mais un catalogue sur « l’art et le divin » — publié en 2005 en partenariat avec la cellule vitrail de l’Inventaire général du patrimoine culturel — accrédite la thèse des historiens locaux. Les spécialistes ne ne jugent « pas étonnante » la représentation de Hitler en bourreau de saint Jacques.
Le Parisien - 09/01/11
Commentaires
Bientôt ils vont nous sortir des vitraux avec des chambres à air et des stylos bic ;o)
Moi, je demanderais leur avis sur ce vitrail à Mahmoud Zahar ou à Dieudonné !
Moi aussi! Excellente idée, cher abad!
@ Philippe Maréchal: pour ma part, je ne suis pas sûre du tout qu'il s'agisse d'Hitler... - Des vitraux résistants! Justes!
Il manque un autre vitrail, celui de Simone trucidant des millions de petits Français dans le sein maternel.
Qui nous a fait le pire mal, Adolf ou cette femelle ?
@ turigol: c'est vrai, ça! Il manque le vitrail de Simone! Mais celui d'Hérode peut faire l'affaire!
Amitié!