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Tunisie: Ben Ali promet l'arrêt des tirs et la liberté aux médiats

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(Cliquez sur la photo)

C'était son troisième rendez-vous télévisé depuis le 17 décembre et le début des émeutes en Tunisie. Après avoir promis des milliers d'emplois lundi dernier, , au pouvoir depuis 23 ans, a tenté ce jeudi soir de faire un pas vers la population tunisienne après une nouvelle journée d'émeute qui, pour la première fois, a même gagné des secteurs touristiques comme la station balnéaire d'Hammamet.

Critiqué par la communauté internationale, et notamment le Premier ministre François Fillon, le président tunisien a multiplié les promesses et admis avoir été «trompé» sur l'analyse de la crise sociale qui agite le pays depuis près d'un mois et dont le bilan pourrait dépasser les 66 morts selon la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH).

 
Multimédia
Diaporama : Au coeur des émeutes dans la banlieue de Tunis
 
   Fin de la «censure sur internet»

Ben Ali a assuré qu'il n'accepterait pas «qu'une goutte de sang soit versée». «Assez de tirs à balles réelles», a-t-il ajouté dans ce discours prononcé en arabe dialectal dans une intention apparente de se faire comprendre par tous les Tunisiens. «Je refuse de voir de nouvelles victimes tomber. Assez de violences, assez de violences», a-t-il poursuivi, en affirmant que «personne ne serait plus inquiété à moins qu'il tente de se saisir de l'arme d'un agent de l'ordre».

Exhortant la population à s'opposer à ces violences «pour mettre fin à cette situation», il a promis de «baisser les prix des matières premières», d'accorder «toute liberté aux médias» et de cesser «la censure sur internet». Peu après ces mots, les sites internet bloqués, notamment Dailymotion et Youtube, étaient de nouveaux accessibles. Des utilisateurs ont très vite célébré la disparition du censeur du ministère de l'Intérieur, qui se faisait appeler «Ammar 404». Sur Facebook, des internautes ont commencé à dérouler un livre qui était strictement interdit en Tunisie, «La régente de Carthage», écrit par les journalistes français Nicolas Beau et Catherine Graciet.

Enfin, les leçons de cette crise seront tirées : Ben Ali a affirmé qu'une enquête établirait les «responsabilités de chacun».
 

Pas de nouveau mandat

Reprenant à son compte la formule gaullienne «Je vous ai compris», le président tunisien s'est voulu l'homme de la réconciliation : «La situation aujourd'hui nécessite un profond changement et de travailler main dans la main (le pouvoir et les opposants) pour le bien du pays», a encore dit le président tunisien. Je réaffirme ici que j'ai l'intention d'approfondir la pratique démocratique et de revitaliser le pluralisme».

«La Tunisie appartient à son peuple», a lancé Ben Ali, précisant même ne pas vouloir se représenter à la présidence. «Pas de présidence à vie et je refuse de toucher à la limite d'âge fixée par la Constitution», a déclaré le président, au pouvoir depuis 1987 et qui a été réélu en octobre 2009 pour un mandat de cinq ans. Il était sollicité par des membres de son parti pour se représenter en 2014.

Clameur et cris de joie après le discours

Dans la capitale tunisienne, de nombreux habitants sont descendus dans les rues - rompant le couvre-feu - pour crier leur joie quelques minutes après le discours du président.  Les manifestations en faveur du président ont commencé timidement avec quelques voitures qui ont commencé à sillonner klaxons bloqués le centre de la ville avant de s'amplifier dans la nuit.

Le Parisien - 13/01/11

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