Selon une note de la Préfecture de police en date de vendredi dernier (14 janvier 2011) - que RTL s'est procurée -, le nombre de personnes gardées à vue, ces quinze dernières années, a augmenté de 79%. Dans le même temps, celui des personnes placées sous écrou a chuté de 61%.
Le parquet de Bobigny a indiqué qu'il "ne pouvait pas en l'état commenter des chiffres dont il ne sait quelles données statistiques ils recouvrent". C'est en tout cas une nouvelle illustration de la guerre que se livrent policiers et magistrats dans ce département sensible d'Ile-de-France.
Selon la note de la Préfecture de police, il y a eu plus de 30.000 gardes à vue en 2010 dans ce département sensible de la région Ile-de-France, et plus de 41.000 personnes ont été "mises en cause" dans des affaires de délinquance traitées par la police. Le nombre de personnes incarcérées, après déférement devant la justice, est de 962 en 2010, contre 1.300 en 2009. La note précise qu'"en passant de 2.476 écroués en 1996 à 962 au cours de l'année 2010, la baisse est de -61,15% avec une progression observée en 2003 et 2004 de +45,86%".
"L'augmentation des gardés à vue" durant la période 1996-2010 est "encore plus notable" que celle des mis en cause par la police, fortement à la hausse, ajoute cette note, "avec +79,72% (30.123 en 2010 contre 16.761 en 1996, soit +13.362 gardés à vue)". La Seine-Saint-Denis est le seul département du Grand Paris à connaître une telle évolution, selon une source policière.
"Je commente des chiffres quand je sais comment ils ont été produits, car les chiffres, c'est la chose la plus manipulable", a réagi auprès de l'AFP Mathieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la magistrature (SM, deuxième syndicat, gauche) et juge d'instruction à Bobigny. "Par ailleurs, sur le fond, le but est-il d'envoyer le plus de gens possible en prison ou bien d'avoir une réponse adaptée à chaque dossier ?", a-t-il interrogé.
RTL. fr - 20/01/11
Commentaires
Ces chiffres illustrent bien le total dysfonctionnement des autorités françaises en matière de justice et de maintien de l’ordre. L’insécurité galopante dans laquelle nous vivons entraine une augmentation vertigineuse du nombre d’interventions des forces de police, mais qui restent limitées à quelques heures de garde à vue pour faire croire qu’elles font quelque chose. Tout le monde sait qu’ensuite, les délinquants seront relâchés par la justice. Ainsi les criminels multirécidivistes peuvent s’en donner à cœur joie ! Par contre on ne se gêne pas pour mettre en prison les victimes et ce pendant de longs mois, voire de longues années !
"Une réponse adaptée à chaque dossier"! On a envie de rire! Dans ces dossiers, il n'y a guère de "diversité"! La divesité n'est pas les dossiers, mais dans la rue!
Et si le but n'est pas d'envoyer le plus de délinquants possibles dans les prisons, comme le dit si bien M. Bonduelle, le but devrait être de les renvoyer TOUS dans leur pays d'origine! Ou du moins le le plus possible!
HORS DE FRANCE!