La France et la Tunisie ont affirmé vendredi avoir "dissipé les malentendus" sur la révolution du jasmin et promis de travailler ensemble à la transition démocratique, lors d'une première rencontre bilatérale de l'ère post-Ben Ali.
Cette rencontre survient en pleine polémique visant en France Mme Alliot-Marie, qui avait effectué un voyage d'agrément en Tunisie lors des fêtes de fin d'année, deux semaines après le début de la révolte contre le régime de l'ex-président Zine el Abidine Ben Ali, à qui elle avait proposé une coopération policière, peu avant qu'il ne s'effondre.
La ministre, à qui il est notamment reproché d'avoir bénéficié pour un vol intérieur du jet privé d'un de ses amis, l'homme d'affaires tunisien Aziz Miled, a indiqué vendredi que ce dernier ne figurait pas sur la liste des proches de l'ex-président dont les avoirs sont gelés par l'UE.
Lors d'un point de presse commun après son entretien avec son homologue tunisien, Mme Alliot-Marie s'est déclarée "heureuse que la première visite bilatérale de Ahmed Ounaïs depuis sa nomination soit pour la France".
"Les Français ont été très impressionnés par la détermination sereine et pacifique de tout un peuple qui a décidé de prendre en main son destin politique, après avoir pris en main son destin économique à une autre période", a jugé la ministre.
Les dirigeants français ont été sévèrement critiqués pour avoir tardé à soutenir le soulèvement populaire en Tunisie, qui a contraint le 14 janvier Ben Ali à la fuite.
Leur proximité avec l'ex-président leur a été reprochée, alors que l'ex-puissance tutélaire a souvent mis en avant le bilan économique de la Tunisie sous Ben Ali, et sa capacité à contenir l'islamisme, passant sous silence le caractère autoritaire et corrompu du régime.
"La France sera à vos côtés, autant que le gouvernement tunisien le souhaitera pour réussir sa transition vers la démocratie", a ajouté Michèle Alliot-Marie, précisant que Paris attend de recevoir dans les prochains jours les attentes précises des autorités tunisiennes pour "finaliser un plan de soutien".
Pour sa part, Ahmed Abderraouf Ounaïs n'a pas tari d'éloges sur son hôte, pourtant vivement critiquée par la presse tunisienne. A Paris, l'opposition socialiste a multiplié les appels à sa démission.
"J'aime écouter Mme Alliot-Marie en toutes circonstances et dans toutes les tribunes", a-t-il affirmé, saluant en elle "avant tout une amie de la Tunisie".
"Michèle Alliot-Marie a anticipé notre souhait d'engager un dialogue en profondeur et de dissiper les malentendus sur l'intelligibilité du mouvement social tunisien, sur la révolte nationale qui est une quête de la dignité et de la répartition égalitaire des revenus de la nation, trop longtemps détournés au profit de quelques familles", a soutenu M. Ounaïs, un ambassadeur à la retraite âgé de 75 ans.
Le ministre tunisien a aussi remercié Mme Alliot-Marie pour son "plaidoyer pour la cause de la Tunisie" à Bruxelles, où la France a demandé d'accélerer le processus permettant à la Tunisie de bénéficier du statut avancé, qui permet un traitement douanier préférentiel pour les échanges avec l'Union européenne et une libéralisation des visas.
AFP. 04/02/11
Commentaires
"ça me choque qu'on risque la mort pour défendre ses idées"-
événements Tunisiens. MAM.
Cette ministresse insulte des millions de Français qui sont morts pour leurs idées.
De la vermine politique.
@ JLA: c'est une vermine, je suis bien de votre avis. Et toujours son air triomphal!
Personne sans foi ni loi, incapable de comprendre que des gens peuvent mourir pour défendre leurs idées. Elle a peut-être "le cuir épais", comme elle dit, mais l'esprit très bas.
« un traitement douanier préférentiel pour les échanges avec l'Union européenne et une libéralisation des visas » : autrement dit, elle travaille à faire entrer la Tunisie dans l’UE ! En fait il serait beaucoup plus réaliste et proche de la vérité de faire entrer la France dans l’Union Africaine, dont, de fait, elle fait partie !