De violents affrontements ont eu lieu lundi en Libye, y compris dans la capitale Tripoli où l'espace aérien était fermé et dans plusieurs villes aux mains des manifestants. Ces mouvements s'inscrivent dans la lignée de ceux qui touchent le Moyen-Orient depuis deux mois.
Des chiffres controversés circulent sur le bilan des affrontements et oscillent entre 233 morts et près de 400.
L'insurrection s'est déroulée sur fond de rumeurs de départ du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, qui exerce depuis 42 ans un pouvoir sans partage et ne s'est pas exprimé publiquement depuis le début de la contestation le 15 février, ont été démenties par Tripoli. Il a d'abord laissé le soin à Seïf Al-Islam, un des ses fils de s'exprimer en son nom afin de menacer les manifestants.
«Le leader est en Libye, ainsi que tous les responsables du gouvernement ou locaux», a déclaré le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, lundi soir à la télévision publique.
Le Venezuela, cité dans les rumeurs sur les réseaux sociaux comme possible pays d'accueil du dirigeant libyen, a également démenti par la voix de son chef de la diplomatie Nicolas Maduro qui, après avoir parlé à son homologue libyen Moussa Koussa, a affirmé que M. Kadhafi continuait à «exercer ses pouvoirs» et à «faire face à la situation».
L'ONU réclame l'arrêt immédiat des violences
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a réclamé lundi dans un entretien téléphonique avec le colonel Kadhafi que les violences contre les manifestants cessent «immédiatement», selon son porte-parole. Le chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a réclamé lundi «l'arrêt du bain de sang inacceptable» en Libye, soulignant son inquiétude face à la situation dans ce pays. Un peu plus tôt, Nicolas Sarkozy avait fait la même demande.
D'abord annoncé comme fermé, l'espace aérien au-dessus de Tripoli est resté ouvert permettant à l''armée autrichienne d'évacuer 62 de ses ressortissants.
La télévision d'Etat libyenne a annoncé que les forces de sécurité réalisaient une opération contre «les repaires de saboteurs et de terroristes», qui a fait «plusieurs morts» lundi, avant de montrer des images "en direct" de manifestants favorables au colonel Kadhafi sur la principale place de la capitale.
Des habitants rapportent des massacres
Des habitants de Fachloum et de Tajoura, quartiers de la banlieue de Tripoli, joints dans la soirée au téléphone, ont fait état de véritables «massacres» et d' «hommes armés tirant de manière aveugle» et tuant «même des femmes».
Face à ces violences, les compagnies pétrolières implantées en Libye, comme le britannique BP, le français Total, l'italien ENI, l'espagnol Repsol, le norvégien Statoil et les allemandes Wintershall et RWE Dea, ont commencé à évacuer leurs salariés.
Les Etats-Unis ont ordonné le départ de leur personnel diplomatique «non essentiel». Plusieurs pays européens ainsi que la Russie préparaient l'évacuation de leurs ressortissants.
Conséquence de la situation en Libye - membre de l'Opep et 4e producteur de pétrole en Afrique -, le prix du brut a grimpé lundi au-dessus de 105 dollars le baril à Londres, un niveau plus vu depuis fin septembre 2008.
Commentaires
Aujourd’hui les merdiats et nos politichiens gouvernementaux traitent Kadhafi de dictateur et de terroriste ; ils n’ont pas de mots assez durs pour le vouer aux gémonies. Que ne l’ont-ils fait, il y a encore quelques semaines, quand ils s’aplatissaient devant lui, plein de respects pour ce pseudo-révolutionnaire, ou il y a 3 ans quand il fut reçu en grandes pompes à l’Elysée et qu’on l’a autorisé à planter sa tente de chamelier du désert dans nos palais princiers ?