Communiqué de Laurent Ozon, membre du Bureau politique du Front National
Suite au séisme et au tsunami dont a été victime le courageux peuple japonais, un incident nucléaire touchant plus d’une quinzaine de réacteurs a entraîné une vague d’inquiétudes sur les conséquences possible pour les populations.
Au Japon, l’alerte est dans un premier temps venue d’une explosion dans le bâtiment abritant le réacteur n°1 de la centrale de Fukushima Daiichi. D’après nos renseignements, les données collectées par l’ambassade de France au Japon et l’agence internationale pour l’énergie atomique concordent, et rien n’indique que l’enceinte de confinement soit touchée.
En effet, ce type de centrale est conçu différemment des centrales nucléaires françaises, la portée d’une explosion dans ce bâtiment est donc potentiellement moins problématique qu’une explosion dans un bâtiment français. Car dans ces derniers, le bâtiment se confond avec l’enceinte de confinement. Une explosion en France impliquerait donc une explosion de l’enceinte, ce qui ne semble pas être le cas de la centrale de Fukushima Daiichi d’après les éléments dont nous disposons à l’heure actuelle.
Ce type d’incident grave et exceptionnel est susceptible d’entraîner des inquiétudes légitimes dans notre pays qui est doté d’un parc de centrales nucléaires civiles de 59 réacteurs.
Le Front National estime qu’il est important d’assurer une information claire du public sur ces questions, afin de ne pas alimenter les manipulations des cassandres anti-nucléaires, plus souvent motivées par le maintien d’intérêts pro-pétrole que par une démarche prétendument écologique, et qui oublient un peu vite les pollutions, impacts écologiques et victimes de la filière pétrole. La confiance implique la franchise.
Aucune source d’énergie n’est réellement sans danger, le Front National rappelle sa volonté d’engager la diversification énergétique de la France notamment par un programme ambitieux de recherche sur l’hydrogène.
Nota : le Front National a demandé par la voix de Bruno Gollnisch la mise en place d’une réunion d’urgence de la délégation parlementaires euro-japonaise afin d’entendre l’ambassadeur du Japon près de l’Union Européenne, ainsi que Madame Ashton quant à ses intentions d’intervention de secours de la part de l’Union Européenne.
Nations Presse Info - 13 mars 2011
Commentaires
Très bon communiqué de Ozon qui fait bien la part des choses et pose les bonnes questions. Mais sera-t-il entendu, quand on connaît le mépris de nos ministres ?
Pas d'accord. Le nucléaire est une ânerie criminelle (comme le pétrole, d'ailleurs).
Nucléaire : la politique du balai
Tout le monde se souvient du conte de Goethe, l’apprenti-sorcier, dans lequel un balai conquiert son autonomie et devient quasiment fou («Un jeune apprenti sorcier tente d'animer un balai pour que l'objet effectue son travail, c'est-à-dire remplir une bassine d'eau en prenant des seaux et en les vidant, tout un trajet à parcourir, que son maître, parti faire une course, lui a assignée. [...] Le balai s'arrête sur le moment, mais [...] l'apprenti, qui avait déjà du mal à contrôler un balai, doit maintenant faire face à des centaines de balais. L'eau déborde et inonde la demeure du magicien, qui devient une piscine géante. Ce dernier arrive enfin et répare les dégâts provoqués par l'apprenti …» in Wikipédia) . Cette fable a été reprise par Paul Dukas et Walt Disney. Nous avons en quelque sorte ici l’apologue désignant les difficultés suscitées par l’emploi du nucléaire.
Les experts japonais nous assuraient que tout était prévu, séisme, tsunami etc. On voit ce qu’il en est.
Dans un communiqué du 13 février, paru dans Nations Press info, Laurent Ozon rappelle, à juste raison, les inquiétudes que suscitent les événements dramatiques qui mettent gravement en cause la sécurité nucléaire nippone. Ce malaise dépasse largement les états d’âme des « Cassandre anti-nucléaires plus souvent motivés par le maintien d’intérêts pro-pétrole ».
J’ignore si les contestataires qui critiquent ce type de production énergétique sont animés par ce motif aussi pitoyable, ce dont je doute fortement. En revanche, je sais que le groupe AREVA constitue une puissance considérable, un Etat dans l’Etat, et se présente comme un groupe de pression redoutable. La gestion de l’information en matière nucléaire est, de notoriété publique, assez déficiente, voire carrément mensongère, comme l’ont montré les suites de l’accident de Tchernobyl. Pour le dire crument, le système mis en place pour assurer l’alimentation du pays en électricité ressemble beaucoup au complexe militaro-industriel, avec des ramifications policières (espionnage, contrôle des données, information tronquée, déformée ou occultée) économiques et politiques.
Le mode de production énergétique qu’induit le choix du nucléaire inquiète à juste raison, ne serait-ce que parce qu’il faut se débarrasser de déchets très encombrants, défi quasi impossible à relever en regard de la longévité de la radioactivité, des incertitudes, notamment géologiques, de l’avenir, et de l’imprévisibilité d’un dispositif qui ne date que d’un demi-siècle.
L’énormité du système, ses implications civilisationnelles (émergence d’une puissance contrôlant indirectement la société), les dangers écologiques induits, tout cela rappelle ce qu’est notre époque prométhéenne et faustienne. La techno-science arraisonne la nature, considérée dans une finalité productiviste. Au lieu de se demander si ce n’est pas une folie que d’aller toujours plus avant, de fouailler le cœur du monde pour l’utiliser à des besoins toujours plus nocifs (qu’a-t-on à faire de la moitié de notre consommation !), pour des raisons aussi qui sont liées à la puissance en soi, il vaudrait mieux s’interroger sur ce qu’est la vie, le bien vivre, une société viable et équilibrée.
Il me semble que l’énergie nucléaire est l’emblème de cette civilisation qui a entrepris, vainement et follement, de se rendre maîtresse de la nature, donc en définitive, de l’homme-même, dans son essence. En percevant positivement l’instrumentalisation hyperbolique, voire démoniaque, de la nature, on se donne la permission d’attenter à ce qui subsiste d’authentique (qu’on ne me dise pas que tout est artifice ! C’est l’argument constructiviste par excellence). La technique change la chose, qui devient objet, ainsi que le regard, qui devient technicien. Il n’y a rien de poétique dans la démarche d’un ingénieur, rien de créatif : il ruse, trompe la nature, mais pour mieux en vider le sens.
Si le Front national est un parti de gouvernement, il lui faut le montrer. Dont acte. Cependant, la politique demande une prise de risque, une interrogation sur le long terme, un projet de civilisation, un questionnement de fond sur ce qu’est la finalité du politique, d’une société, et des rapports avec un environnement, qui est de plus en plus son sujet central. Il serait ridicule de le laisser aux bobos et aux gauchistes. Il concerne tout le monde, et demain, sera un vecteur de choix radical.
@ Claude Bourrinet: je vous remercie pour votre contribution que j'apprécie.