Les autorités italiennes ont interdit l’entrée dans leurs eaux territoriales à un ferry marocain transportant 1.850 personnes essentiellement des Marocains qui fuient les combats en Libye, a-t-on appris mardi. Le navire en question avait demandé d’entrer dans le port pour refaire le plein de carburant et selon toute vraisemblance, poursuivre sa route.
Pour expliquer ce refus, ces mêmes autorités affirment ne pas disposer « d’éléments » suffisants pour accepter l’entrée du ferry dans les eaux italiennes mais ont eu la délicatesse de proposer de refaire le plein du navire, elles-mêmes, en haute mer. Selon la commission européenne, « il ne semble pas que ce soit un acte de refoulement ». De même, les autorités marocaines ont assuré qu’il s’agissait d’un « simple problème administratif et de procédures exceptionnelles ». D’un point de vue diplomatique, vraiment pas de quoi fouetter un chat.
Mais ce refus justement intervient quelques heures seulement après l’escapade très médiatisée, de Marine Le Pen (candidate du Front national à l’élection présidentielle française de 2012). Une virée italienne où Le Pen junior est revenue sur son sujet de prédilection : l’immigration clandestine, estimant que les 9.000 étrangers en situation irrégulière débarqués à Lampedusa depuis le début de la fameuse révolte arabe, constituent le prélude à « un mouvement migratoire de très grande ampleur ».
En réalité, Madame Le Pen craint que ces quelques milliers de migrants souhaitent presque tous se rendre en France (pays des droits de l’Homme), où il y a de « très grandes chances pour qu’ils soient régularisés, naturalisés et qu’ils obtiennent un regroupement familial » (carrément)! Elle a même réclamé que les marines nationales française, italienne et espagnole soient chargées de « convoyer dans des conditions dignes » (sic), les bateaux des migrants jusqu’à leurs pays d’origine, au lieu de les laisser débarquer sur l’île italienne.
Hantise quand tu nous tiens… Fine calculatrice, l’héritière Le Pen a par-dessus tout compris que ses propos ne peuvent que plaire à une bonne frange de la société française obnubilée par les questions autour de l’immigration et de la sécurité, qu’elle cherche à séduire à quelques mois maintenant du rendez-vous présidentiel de mai 2012.
Pensez-vous toujours que cela soit un simple problème administratif ?
Source: Ana Lopes - aufait (Maroc)
Nations Presse Info - 15 mars 2011
Commentaires
cela fait déjà quelques décennies que l,Italie aurait du interdire ses eaux à tous les barcasses remplies de clandos!!
salutations.
C’est bien : l’Italie a compris MLP et elle commence à appliquer son programme.
Cher abad, dommage que la vidéo sur sa conférence de presse à Rome au retour de Lampedusa ne fonctionne pas, ni sur NPI ni sur un autre site. J'ai été obligée de supprimer la Note. Demain on pourra sans doute la visionner.
@ parvus: il n'est jamais trop tard pour bien faire?