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Copé et le concret

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Monsieur Copé aime le concret. Le président de l’UMP rejette avec le mépris énarquien qui sévit dans notre caste politique, le prétendu ciel des Idées dans lequel semble se perdre Marine Le Pen.

Le retour au franc ? Balivernes ! Les retraités seraient ruinés. La dette de la France plomberait la Banque de France.

Fermer les frontières ? Et le commerce, les exportations, et les inévitables embrouillaminis que cela entraînerait, voire les conflits ?

Marine Le Pen serait donc une dilettante dangereuse. Autant dire une démagogue.

Laissons de côté les débats très techniques, qui cachent parfois les vraies questions politiques. Je ne pense pas au demeurant que le regretté Maurice Allais, notre seul prix Nobel d’économie, ait été un illuminé, lui qui défendait un retour à notre monnaie nationale. Il devait avoir ses raisons.

Je constate quand même que plus de la moitié de notre commerce se fait avec des pays européens, que ces échanges existaient très bien quand notre monnaie était le franc, que l’Angleterre ne se porte pas plus mal que nous d’avoir gardé la livre, que la Chine ne représente que 2% de nos exportations, et que nous serions bien avisés, comme le suggère Vladimir Poutine, d’instaurer un vaste marché commun avec la Russie, une “communauté économique harmonieuse de Lisbonne à Vladivostok”, dit-il, pour des raisons évidentes de complémentarité et de proximité humaine avec le monde slave.

Cela, c’est du concret.

Et comme certains d’entre nous ont bonne mémoire, ils se souviennent très bien, en revanche, des promesses d’emplois faites au moment de l’adoption de l’euro. Sans parler des prophéties mirifiques de Mitterrand lors de la ratification du traité de Maastricht. Ils devaient se compter par millions.

En lieu de quoi nous avons maintenant un taux de chômage officiellement de 9,6 %, en vérité d’un peu plus de 15 %, une inflation rampante qui ne dit pas son nom, et que chacun constate en comparant des factures relatives aux mêmes services, de 2000 à 2011, une industrie décimée, une économie dévastée à cause des sacro-saints dogmes libéraux défendue par une Commission européenne qui s’avère être l’ennemie irréductible des peuples européens. Nous avons alors une Nation démoralisée, pessimiste et démobilisée.
N’est-ce pas du concret ?

On ne cessait de nous vanter l’apport de populations allogènes, en arguant que l’implosion démographique de l’Europe et le besoin en main d’œuvre le rendaient inévitable. Puis on nous a loué la société multiculturelle, humainement enrichissante et culturellement rentable. A la suite de quoi on a eu des territoires de la République ghettoïsés, une misère accrue, une violence endémique, des dépenses d’assistanat qui ont grevé les finances publiques, un effondrement du niveau scolaire et éducatif que les réformes pédagogiques désastreuses ont aggravé, une perte de repère identitaire.

N’est-ce pas du concret ?

On nous a aussi expliqué que l’Europe allait nous apporter la puissance et l’indépendance, et renforcer la voix de notre pays dans le concert mondial des Nations. A la place, nous avons vu notre armée fondre comme neige au soleil, au nom d’une rationalisation qui était en fait une recherche d’économies, nous nous sommes alignés, avec les autres partenaires européens, sur l’hyperpuissance américaine, qui nous dicte notre politique extérieure et cause la mort de nombre de nos soldats en Afghanistan, et notre commandement militaire, conséquemment, a été intégré à l’OTAN, bras de l’armée étatsunienne. Notre diplomatie en est devenue erratique, soit quasi inexistante, soit influencée par des intérêts qui ne sont pas les nôtres, soit motivée par des pulsions passionnelles étonnantes.

N’est-ce pas du concret ?

Nous avons un Président qui se veut près du peuple, et, malgré ses amitiés avec les puissants d’argent, s’essaie à parler comme ce peuple, c’est-à-dire vulgairement. Bien que le peuple méprise ceux qui le méprisent, quand ils font de lui un cliché, on admettra que notre Chef de l’Etat aime sincèrement les gens d’en bas. A ce compte, il lui faudra les côtoyer de façon plus concrète. Car ce peuple, Monsieur Copé, souffre, en a assez de tirer le diable par la queue, d’être balloté de boulots mal payés en boulots dégueulasses, il ne veut plus être pris pour un troupeau de moutons qu’on mène où l’on veut.

Car la Révolte, voire la Révolution, c’est aussi du concret.


Claude Bourrinet
VOXNR - 17 mars 2011

Commentaires

  • Merci à Claude Bourrinet pour son excellente réplique à ce triste sire de Copé.
    Et pour paraphraser un certain Guéant, disons simplement que les Français en ont marre de constater qu’ils ne sont plus chez eux dans leur propre patrie, et qu’en outre, ils n’ont pas d’autre patrie !

  • tout cela est tragiquement concret et exact!
    mais il y a encore beaucoup de nos concitoyens complétement enfumés par le Systéme!!
    que dire de plus , puisque tout est résumé dans cet article sur notre situation!!
    salutations.

  • Cher abad, je trouve l'article de Claude Bourrinet excellent: tous ces mensonges!

    Les Français sont un peuple qui n'a pas d'autre patrie que la France!
    D'autres peuples s'exilent plus facilement, nomadisent, etc... mais nous, notre seul pays, c'est la France, et tous nos écrivains et poètes l'ont dit et chanté!

    Alors oui, cette terre ancestrale, labourée, bâtie, embellie par nos pères, elle est bien à nous et nous avons le devoir de conserver notre héritage, et le droit de nous sentir pleinement chez nous "chez nous"! (ce qui n'est plus toujours le cas - restons modérés...)

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