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Le Président d'honneur du FN à Marseille: " Un canton, ce serait une victoire", déclare Jean-Marie Le Pen

 

Jean-Marie Le Pen était chez lui, hier au Sofitel Vieux-Port, veillant au moindre détail pour que sa conférence de presse se déroule impeccablement.

Président du Front national, il ne l'est plus. N'empêche, il n'est pas temps de se retirer de la politique, alors que le parti qu'il a créé a obtenu des scores canon au premier tour des cantonales. Sa fille, qui lui a succédé, ne lui fait-elle pas de l'ombre ? "Je suis très fier de Marine." Et tant mieux si elle a "de meilleurs résultats". Désormais réduit au rang de "responsable régional du FN", il a sagement lu le compte rendu des performances électorales du Front dans tout le pays, insistant sur les records enregistrés en Paca (26,02% en moyenne), où le parti reste qualifié dans 65 cantons sur 120 pour le second tour.

L'abstention les a bien aidés : "Faux", rétorque Jean-Marie Le Pen. "Ce sont les quartiers populaires qui ont été les plus touchés. Le Front national a plus souffert que les autres de l'abstention." Combien d'élus le FN devra-t-il décrocher dimanche pour que l'on puisse parler d'un véritable succès ? "À partir de un, ce sera une victoire". Ambition modeste quand on dispute le deuxième tour dans 404 cantons français... "En fait, je n'en sais rien : on ne vend pas la peau de l'ours avant de l'avoir mise à terre." Il s'est refusé à tout pronostic, même à Marseille où il reste en lice dans onze cantons.

L'ex-président du FN s'est contenté de reprendre la phrase "d'un Arabe à la télévision", interrogé dans le cadre d'un micro-trottoir. "On n'a jamais essayé le Front national", a-t-il répété en prenant un léger accent maghrébin, "faut essayer". Perdant cet accent de circonstance, il a évoqué "le cocktail marseillais" qui dope ses résultats électoraux, à base "d'immigration massive, chômage et corruption".

Le climat politico-judiciaire qui pèse sur le PS est-il la clé de l'élection sur le plan local? Réponse qui ne se prive pas d'amalgame : "Des suspicions pèsent sur Guérini et sur le président de l'assemblée régionale, comme témoin assisté." Il n'a pas jugé utile de préciser qu'il ne s'agissait pas des mêmes affaires. L'UMP n'est pas ménagée. "C'est la même chose". Hors Marseille, dans les cantons où ses candidats sont absents du second tour, gauche et droite sont renvoyées dos à dos : "C'est bonnet rose et rose bonnet." La constitution d'un "front républicain" pour barrer la route à son parti a le don de l'horripiler. Pour Jean-Marie Le Pen, le FN n'est pas en dehors de la République. Ou bien "à quelle loge (Ndlr, maçonnique) faut-il adhérer pour faire partie du cercle républicain ?"

Loin de nos frontières, une autre actualité l'inspire : l'intervention des forces alliées en Libye. Avec l'appui de la France et de son président "déguisé en général Pinocchio". Que "le groupement militaire le plus puissant du monde" veuille "se payer sans risque un pays de six millions d'habitants" est pour lui "une histoire qui pue le pétrole".

Source La Provence - 25/03/11

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