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Contre le gazage de notre patrie

L’affaire du « gaz de schiste » commence à susciter des remous que ses initiateurs auraient sans doute préféré enfouis dans les profondeurs d’une terre que, par ailleurs, ils s’apprêtent à broyer. Le paradoxe apparent de décisions prises en Europe, singulièrement en France, d’une exploitation sans mesure de vastes régions du Massif Central sans le but d’accéder à une autosuffisance énergétique tout en contribuant à un saccage irrémédiable de la nature et des ressources qui font vivre hommes, animaux et végétaux, prouve, s’il en était encore besoin, combien les clapotis hyper médiatiques visant à impressionner l’opinion publique mondiale au sujet des dangers de la pollution ne sont qu’un leurre idéologique lui assurant un surcroît d’âme. Ce n’est certes pas un hasard que le rigolo de la presse télévisée, le pittoresque Jean-Louis Borloo, ci-devant ministre de l’Ecologie (!), accorda en catimini, dès mars 2010, des permis, l'un à Total et deux autres au groupe Texan Schuepbach, associé à GDF Suez, pour l'exploration de gisements de gaz de schiste dans le sud de la France.

Il est dommage que ses conseillers ne lui aient pas fait remarquer qu’une étude réalisée par des chercheurs américains de l’Université de Cornell et publiée dans Climatic Change Letters avait montré une nocivité plus importante quant à l’effet de serre que le pétrole et le charbon. Au moment où on cherche à nous vendre la nouvelle économie verte au nom du réchauffement planétaire, on se dit qu’il existe quelque part un défaut de logique dans tout cela. A moins que certains intérêts n’aient comme argument ultime la loi de l’argent.

Jean-Louis Borloo ne pouvait ignorer non plus que pour extraire ce gaz, les pétroliers doivent procéder à une "fracturation horizontale" de la roche, soit l'injection d'eau à très haute pression alliée à du sable et à des produits chimiques. Les nappes phréatiques courent donc le danger d’être durablement contaminées. Aux Etats-Unis, le documentaire Gasland du réalisateur Josh Fox a d’ailleurs dénoncé l'impact environnemental de l'exploitation du gaz de schiste à Fort Worth.

Les dernières déclarations de Fillion, le mercredi 13 avril, voulant "tout remettre à plat" concernant l'exploitation du gaz de schiste et les autorisations de forages ne doivent pas endormir la vigilance. Car ces propos n’évoquent que les dispositions actuelles, mais ne remettent pas en cause fondamentalement le principe même des objectifs que poursuivent les industries pétrolières. Il est probable qu’une fois les élections présidentielles passées, les multinationales (Total, GDF Suez ou Toréador) reviennent à la charge. Fillon a entr’ouvert cette porte en émettant l’hypothèse qu’on trouvera des moyens techniques susceptibles d’épargner l’environnement. Comme c’est le cas pour le pétrole, sans doute.

Les lobbys pétroliers ont déjà recommencé leur travail de sape. Dans une "lettre ouverte aux députés", les membres de "l'Association des foreurs d'huile et de gaz de schiste" assurent qu’ils peuvent exploiter "proprement" les gisements de gaz de schiste. Reste à définir ce que signifie l’adverbe « proprement ». Il est des manières de tuer ainsi. Benoit Hartmann de France nature environnement, souligne que, de toute façon, il est nécessaire d’ « utiliser des solvants pour extraire le gaz de schiste".
La rhétorique du chantage ne manque pas ses effets. Soit on invoque la « recherche », ce qui donne à une entreprise de prédation une aura de progrès, soit on rappelle la raréfaction du pétrole, et le coût des énergies indispensables à l’économie d’un pays. Et de rappeler que des recherches ont lieu ailleurs, en Argentine, en Mongolie…On nous assure au passage que le Bassin Parisien pourrait offrir 8 milliards de barils, soit 160 milliards d’euros de recettes fiscales. Un émirat sur les rives de la Seine…

Les manifestations de protestation n’ont pas manqué dans le Sud de la France pour défendre la nature sauvage des plateaux. Il y en aura d’autres, et les amoureux de notre Terre doivent se mobiliser.

Car outre l’atteinte intolérable à la nature, à la vie naturelle, à l’environnement, c’est notre monde qui est violemment agressé. La propension qu’ont les « paysans » américains à recevoir des compensations financières pour laisser les entreprises saccager leur environnement montre bien à quel point la société du Nouveau monde corrompt les hommes. Or, nous, Européens, sommes sensibles non seulement à l’intégrité de notre patrimoine, lequel devrait être légué intact à nos descendants, mais aussi à la beauté de nos paysages, à sa pureté, à son caractère profondément singulier, fruit de siècles d’Histoire. C’est pourquoi les défendre contre l’avidité des marchands et leur technolâtrie mortifère, c’est encore et toujours protéger notre patrie charnelle.
 
Claude Bourrinet
 
VOXNR - 16 avril2011

Commentaires

  • Le problème de fond, c’est que nous sommes noyés sous les mensonges : mensonges des écologistes avec notamment le prétendu réchauffement de la planète, mensonges des pétroliers qui ont déjà provoqué beaucoup de dégâts, mensonges des médiats qui racontent n’import quoi surtout quand il s’git du nucléaire, mensonges des politiciens au pouvoir qui poursuivent des buts inavouables !

  • entre les marchands mondialistes et le reste , la patrie charnelle n,aura bientot plus que le nom!!
    il restera un grand magma de M. .!!
    l,avantage sera qu,on aura plus besoin de se faire trouer la peau pour la défendre!!
    salutations.

  • Le Grand Mensonge qui régit le le monde engendre une multitude de mensonges...
    Le faux se fait passer pour le vrai sans aucune vergogne! La vérité meurt, bâilllonée.. étouffée...
    Il ne faut pratiquement rien croire à ce qu'on nous raconte à la TV, dans les journaux, radios! C'est de la propagande!

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