La mort d’Oussama Ben Laden, tué au Pakistan par des forces américaines –on imaginait mal l’oncle Sam le récupérer vivant et gérer le « problème » posé par le chef d’Al Qaïda en prison…- a été salué avec prudence, aussi bien par les Américains, que par leurs alliés. Les scènes de liesse enregistrées aux Etats-Unis ont été bien isolées…La déclaration ce lundi du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, résume assez bien l’état d’esprit général et les craintes des occidentaux et de leurs alliés.
La mort d’Oussama Ben Laden, est « une victoire de toutes les démocraties qui se battent conte ce fléau abominable qu’est le terrorisme ». « Nous serons plus vigilants que jamais a ajouté M. Juppé. La menace terroriste est élevée. On l’a vu, hélas, encore à Marrakech il y a quelques jours ». « Le combat n’est certainement pas terminé contre ce qui est la pire des lâchetés, s’attaquer à des innocents. »
Ancien agent de la CIA recruté au moment de l’occupation de l’Afghanistan par les troupes soviétiques, Oussama Ben Laden, dont la famille eu des accointances économiques poussées avec la famille Bush et le complexe militaro-industriel américain (avant le 11 septembre), aura donc échappé près de dix ans aux « recherches ». En novembre 2009, un rapport d’une commission du Sénat américain rapportait qu’Oussama Ben Laden aurait pu être capturé en décembre 2001 à Tora Bora dans l’est de l’Afghanistan, mais que l’administration Bush avait choisi de ne pas pousser plus loin et avait ainsi permis sa fuite au Pakistan.
« L’ennemi public numéro Un », chef mythique ( ?) de la nébuleuse Al Qaïda, était crédité de nombreux et multiples attentats sanglants (New York, Kuta, Londres, Madrid, Bombay…) et du statut de « héros » dans de larges franges du peuple arabe, auréolé de son statut de « Résistant » aux menées guerrières des Etats-Unis et de l’Otan.
En Europe même, dans les mois qui suivirent de l’attentat contre les Twin towers, les services de l’Etat civil avaient enregistré une très forte augmentation du prénom Oussama donné aux enfants mâles au sein des communautés arabo-musulmanes.
Dans un entretien accordé en mai 2006 au quotidien israélien Haaretz, Xavier Lemoine, maire UMP de Montfermeil, plongeait dans ses souvenirs pour raconter que deux mois après les attentats de New York, « la mairie de Montfermeil avait organisé un festival de dessins dans notre jardin d’enfants et à l’école primaire. J’ai été stupéfait de constater que 20% des enfants, tous musulmans, avaient représenté Oussama Ben Laden en héros culturel » !
Pour autant la « popularité » de Ben Laden dans le monde musulman est aussi à relativiser, son extrémisme sanglant étant perçu comme une contre-publicité vivante pour l’islam, tandis que des mouvements musulmans armés comme le Hezbollah l’ont accusé nommément de faire le jeu de l’administration américaine.
Est-il nécessaire de rappeler que l’épouvantail Ben Laden, au même titre que les pseudo armes de destruction massive, servit de justificatif pour envahir l’Irak de Saddam Hussein accusé d’entretenir des liens avec Al Qaïda. Brent Scowcfrot, proche conseiller de George Bush lors de la guerre du Golfe, déclara peu après que le dirigeant irakien était au contraire « sur la liste de Ben Laden des personnes à exécuter », en tant que « dirigeant séculier » du parti Baas non « islamique ».
La traque des terroristes commanditaires des attentats du 11 septembre, justifia également l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Secrétaire général de l’Alliance atlantique, Enders Fogh Rasmussen s’est félicité de l’élimination de Ben Laden et a précisé, comme il fallait s’y attendre que l’Otan poursuivrait cependant sa mission et ses opérations militaires dans ce pays.
Blog de Bruno Gollnish - 02/05/11
Commentaires
Juppé et ses amis ne sont absolument pas crédibles quand ils disent : « ce fléau abominable qu’est le terrorisme ». On ne les a jamais entendus faire de telles déclarations concernant les attentats du FLN pendant la guerre d’Algérie, attentats dont l’atrocité dépassait de loin ceux attribués à Ben Laden ! Et que pensent-ils alors de Bouteflika, ce terroriste en chef du FLN qui est toujours au pouvoir avec l’amitié et même la complicité de la France ?
Excellent commentaire, cher abad, tout à fait pertinent!
Ben Laden, c'était l'Axe du Mal absolu, juste en dessous d'Hitler... D'ailleurs le TIME va lui rendre "hommage" en publiant sa photo barrée d'une croix rouge!
Non, du terrorisme FLN, on ne parlera jamais...
Cela s'appelle être un "fin politicien"!
Quels immondes salauds, tous!
Justement, j'ai toujours regretté et je n'étais pas le seul, que les forces de l'ordre soient empêchées d'utiliser de telles méthodes pour mettre hors d'état de nuire et faire disparaitre les plus sanglants dirigeants du fln responsables des massacres commis en algérie. Il n'y a pas lieu de pleurer la disparition de ce protégé des pleureurs et des biens pensants qui pullulent et pourrissent la société. Il n'y a qu'à voir leur gueules...
le terrorisme perpétré par le fln était considéré par les porteurs de valise ainsi que la gauche et certains chrétiens progressistes , légitime , étant que la France étant considéré comme l,état colonial dans toute son absolue horreur , et les terros comme des résistants et victimes martyres des forces d,occupation , ce qui est encore appris dans les écoles en Algérie!!
donc , comme les drh , le terrorisme est à géométrie variable!!
et la manip des foules , se charge du reste!!
salutations.
Mais il n'y a pas qu"en algérie que les profs d'histoire qualifient de "resistants" les tueurs du fln. En france aussi en certains établissements. Et pas dans les communes les plus à gauche...