Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le PS doit lâcher DSK maintenant

Analyse de Jean-Noël Cuénod parue en éditorial dans La Tribune de Genève et en commentaire dans 24 Heures de samedi 21 mai 2011

Triste réalité : Marine Le Pen est la première dirigeante politique française à montrer un peu de compassion envers la victime — une femme de chambre guinéenne — de l’affaire Strauss-Kahn. A droite comme à gauche, à part le député UMP Bernard Debré, les autres responsables se sont cachés derrière le principe de la présomption d’innocence lors de leurs prises de position. Un principe qui, en France, semble extensible à l’infini lorsqu’il profite aux puissants mais se rétrécit comme peau de chagrin pour les anonymes de la Correctionnelle.

Or, la présomption d’innocence concerne avant tout le domaine judiciaire. Une inculpation ne vaut pas condamnation en justice. Mais si un dirigeant se voit ainsi suspecté, le parti auquel il appartient doit en tirer aussitôt les conclusions qui s’imposent. Et couper les ponts avec celui qui, désormais, ne peut plus assurer le bien commun puisqu’il consacre toute son énergie à se défendre en justice. Dès lors, en apportant au « camarade » Strauss-Kahn son soutien actif, le Parti socialiste français se tire non seulement une balle dans le pied mais rend aussi un très mauvais service à son pays, en offrant un boulevard au Front National pour l’élection présidentielle de 2012.

Etant mis en accusation, DSK va désormais se défendre selon les armes, nombreuses, que lui offre la justice américaine. Ses avocats s’attaqueront à la plaignante, en fouillant dans son passé, traquant son intimité, soulignant ses défauts dans le but de lui enlever toute crédibilité. La violence subie par Strauss-Kahn de la part de l’accusation, elle l’éprouvera à son tour. On imagine le tableau : une meute d’avocats richement payés par un milliardaire socialiste s’attaque à une travailleuse noire. Pour le PS, quelle image ! Pour le Front national, quel cadeau ! Les socialistes français doivent donc lâcher DSK. Pas demain. Maintenant.

NPI - 22/05/11

Commentaires

  • ils ne le lacheront pas!!
    ce qui géne ce journaliste , c,est que Marine a de la compassion pour cette femme de chambre!!
    mais les électeurs et autres militants socialistes s,en soucient comme d,une guigne , aprés cela ils pourront toujours parler de leur pseudo- morale au bon peuple!!
    salutations.

  • @ parvus: Marine é été la seule et la première à exprimer une compassion sincère pour Dafissatou Diallo. C'était spontané chez elle!

Les commentaires sont fermés.