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Déjà réunies en début de journée, des centaines de partisans ultranationalistes du Parti radical serbe (SRS) et d'autres organisations extrémistes avaient afflué ce dimanche dans la capitale serbe.
Le rassemblement a été autorisé samedi par le ministre de l'Intérieur, Ivica Dacic. Pour ces manifestants, Ratko Mladic est un héros national. Ils entendent dénoncer la « trahison » du président serbe Boris Tadic qui depuis l'arrestation de l'ancien « boucher des Balkans » n'a cessé de répéter que son pays « ferm(ait) un chapitre » de son histoire troublée et en ouvrait un autre : l'ouverture à l'Union européenne.
Samedi, les autorités serbes se sont, en effet, formellement engagées à trouver et poursuivre les personnes qui ont aidé « le boucher des Balkans » à se cacher durant seize ans. L'ancien chef militaires des Serbes durant les guerres en ex-Yougoslavie est inculpé depuis 1995 de génocide et de crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) pour son rôle dans le génocide de Srebrenica, où 8.000 Bosniaques musulmans avaient été tués à l'été 1995, dans l'est de la Bosnie. Par ailleurs, d'autres exactions, pendant le siège de Sarajevo (1992-95), lui seraient également imputés.
Eviter tout « bain de sang »
Pour le moment, son arrestation n'avait provoqué que des rassemblements spontanés de quelques centaines de personnes. Mais celui, prévu pour 19 heures (heure locale) ce dimanche est, pour la première fois, organisée par le Parti Radical (SRS). Alors que le SRS appelle à une « manifestation pacifique », Ratko Mladic, par l'entremise de son avocat, a également lancé un appel au calme, demandant à ses partisans d'éviter tout « bain de sang » ou « émeute ».
Mais le spectre des manifestations du 29 juillet 2008, lors du transfèrement vers La Haye de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, n'est pas loin. Des violences avaient, en effet, éclaté à Belgrade, où des centaines de jeunes gens avaient affronté les forces de l'ordre, à l'issue d'une manifestation qui avait rassemblé près de 15.000 personnes. Un manifestant avait été tué.
Par ailleurs, pour la première fois ce même jour, l'ancien général serbe, Ratko Mladic, s'est exprimé sur les accusations qui lui sont imputées. Il a assuré qu'il n'avait « rien à voir » avec le massacre de Srebrenica, des propos rapportés par son fils Drako dimanche à la suite d'un entretien avec son père en détention au Tribunal serbe pour les crimes de guerre. Selon Ratko Mladic, le massacre a « pu être fait derrière son dos ».
Source France-Soir - 29/05/11