Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Yvan Colonna condamné à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac

corps_erignac-316-a716b.jpg

L'assassinat du préfet Claude Érignac a eu lieu le 6 février 1998 à 21h05 à Ajaccio dans la rue Colonna-d’Ornano.

Le préfet de Corse, Claude Érignac, est abattu de trois balles de calibre 9 mm, une dans la nuque à bout portant, deux pour l'achever alors qu'il est à terre. L'arme du crime, un Beretta qui avait été volé cinq mois plus tôt, le 6 septembre 1997, pendant la prise en otage de deux gendarmes de la caserne de Pietrosella (Corse-du-Sud), est retrouvée sur les lieux. (Wikipedia)

 

claude-erignac_lepelerin_1234690166.jpg

Claude Erignac était né à Mende en 1937

1494892_col01-files-corse-proces-pr.jpg

PARIS (Reuters) - Pour la troisième fois et malgré ses protestations d'innocence, Yvan Colonna a été condamné lundi à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998.

Après un mois et demi d'audience et sept heures de délibéré, la cour d'assises spéciale de Paris a désigné le berger et militant nationaliste, dans un arrêt motivé exceptionnellement par écrit, comme l'homme qui a tiré trois balles dans la tête du préfet le 6 février 1998 à Ajaccio.

Il s'agissait du cinquième procès de ce crime, le plus grave en 40 ans de violence politique en Corse. L'affaire n'est pas terminée: Yvan Colonna va en effet se pourvoir en cassation, a annoncé un de ses avocats, Antoine Sollacaro. La défense parle aussi, pour la suite, d'un recours à la Cour européenne des droits de l'homme.

Les neufs magistrats de la cour d'assises spéciale n'ont pas totalement suivi les réquisitions de l'accusation, qui demandait la perpétuité mais avec une période de sûreté de 22 ans incompressible. Arrêté en 2003, Yvan Colonna pourra, avec la perpétuité "simple", demander une libération conditionnelle après 18 ans de détention, soit en 2021.

Après le verdict, Yvan Colonna est resté impassible. Son jeune fils, venu spécialement, et l'agricultrice de Cargèse qu'il a épousée en détention, ainsi que ses proches, ont poussé quelques cris de protestation comme "honte !" dans la salle.

Sa femme et son fils sont allés le voir près du box des accusés, en larmes. Il a caressé longuement les cheveux de son épouse avant que les gendarmes ne l'emmènent.

"Nous pensons qu'en France, la justice n'est pas suffisamment indépendante pour acquitter Yvan Colonna, malgré la preuve que nous avons faite de son innocence", a dit Me Sollacaro à la presse. Me Gilles Simeoni a parlé de "raison d'Etat" et estimé que "la démocratie judiciaire a perdu".

A l'extérieur, des militants nationalistes portaient des tee-shirts où on lisait : "Colonna, otage de la raison d'Etat".

LA VEUVE ÉRIGNAC S'ADRESSE À SON MARI

La veuve du préfet, très émue, a parlé à la presse en s'adressant à son mari. "Claude, la justice a été rendue", a-t-elle dit. "M. Colonna, que ses complices et leurs femmes ont désigné comme le tueur, aurait dû revendiquer sa responsabilité, il n'en a pas eu le courage et nous, nous avons dû subir quatre années de cavale, et la manipulation qui a fait que beaucoup ont cru que M. Colonna était un simple berger."

Yvan Colonna, 51 ans, arrêté en 2003, avait déjà été condamné deux fois, à la perpétuité simple en 2007, puis en appel en 2009 avec la sûreté de 22 ans. Cette dernière condamnation avait été cassée pour vice de forme en 2010.

Le nouveau procès n'a pas apporté beaucoup d'éléments nouveaux, hormis une lettre datée de fin 2010, dont Yvan Colonna a d'abord admis devant ses avocats être l'auteur avant de changer d'avis. ll y menace un protagoniste clé de l'affaire, Pierre Alessandri, de "guerre" s'il ne dépose pas en sa faveur.

Dans sa motivation, la cour estime que les accusations initiales de cinq membres du commando de tueurs condamnés à des peines jusqu'à la perpétuité, et de quatre de leurs épouses établissent qu'Yvan Colonna "a tenu le rôle du tireur".

Les rétractations de ces personnes après des années ne sont pas prises en compte par la cour, qui relève qu'elles ont été expliquées par des versions successives, la volonté de protéger des proches, d'hypothétiques autres auteurs, par des pressions policières ou par une supposée rancune contre Yvan Colonna.

La cour remarque par ailleurs qu'une des épouses n'a pas rétracté sa mise en cause, même au procès. Elle relève aussi à charge l'attitude d'Yvan Colonna quand les autres tueurs, parmi lesquels ses amis d'enfance, ont été arrêtés en mai 1999.

Il a retiré, rappelle la cour, 30.000 francs en espèces avant de prendre la fuite pendant quatre ans, non sans avoir donné un entretien à TF1 où il disait avoir le "profil de l'assassin", mais qu'il faudrait "le prouver". Il a été arrêté dans le maquis en possession d'une grenade et d'un chargeur.

Édité par Marc Angrand

Source Yahoo! Actualtés  - 20/06/11

Les commentaires sont fermés.