Avec beaucoup de fougue, de talent et de conviction, Marine Le Pen était hier l’invitée de la nouvelle émission politique sur France 2, « Les paroles et les actes », au cours de laquelle pas grand chose ne lui a été épargnée. Notamment dans son « bouquet final » où la présidente du FN a été confrontée à un duo de choc, l’inénarrable Caroline Fourest (elle est partout !) très vindicative et Laurent Joffrin du Nouvel Observateur tout aussi remonté et à l’attitude assez glaçante de procureur soviétique.
Il en fallait plus pour déstabiliser La candidate du FN à la présidentielle qui tout au long de l’émission, a surtout réussi à faire entendre et à expliquer aux Français non seulement la possibilité, mais la nécessité d’un discours alternatif à un euromondialisme qui détruit notre pays. De la Grèce et du coût du plan de sauvetage de ce pays pour les Français il a été également question hier, Marine Le Pen chiffrant à 20 milliards d’euros l’effort supplémentaire qui sera demandé aux Français…
Athènes a trouvé hier un accord avec les inspecteurs dépêchés par le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne sur un plan d’austérité sur cinq ans, dit de « redressement budgétaire », de 28,4 milliards d’euros, qui doit être approuvé par le Parlement d’ici au 30 juin.
Jeudi toujours, un nouveau plan « pour sauver la Grèce de la faillite et éviter une contagion de la crise à toute la zone euro voire au reste du monde », évalué généralement à une centaine de milliards d’euros, a été promis par l’UE en échange des nouvelles mesures d’austérité consenties par le gouvernement grec. Dans l’immédiat, les Européens verseront 12 milliards d’euros de prêts, sur les 110 milliards promis l’an dernier dans un premier plan de sauvetage.
« Nous n’avons pas le choix. Si la zone euro disparaissait, l’UE elle-même serait en danger », a affirmé Alain Juppé à la BBC. C’est bien en effet le fond du problème.
Le Bulletin d’André Noêl rappelle que « les gouvernements grecs successifs sont responsables de la faillite de l’Etat dont doivent répondre également les citoyens dans la mesure où ils ont bénéficié de ce laxisme ». Dès 2004 Bruxelles savait que les comptes présentées par le gouvernement grec – étaient faux et faux délibérément : le déficit budgétaire n’était pas de 6% environ, comme Athènes l’affirmait mais de… 16%. Dès ce moment, il aurait fallu réagir et suggérer une cure d’austérité qui eût été moins sévère que celle que subit le pays actuellement. Mais l’Union européenne se contenta d’une timide admonestation car des élections législatives devaient avoir lieu peu après, laissant ainsi les socialistes grecs faire campagne en annonçant hausses des salaires et des retraites. »
Résultat, la Grèce traîne aujourd’hui une dette de 350 milliards € « et tout le monde sait qu’elle sera incapable d’y faire face », notamment en l’absence d rentrées fiscales importantes, de croissance forte, et d’amélioration de sa productivité pour exporter. Aussi, « d’après les experts honnêtes, (Marc Fiorentino) il n’y a qu’un seul moyen : qu’elle abandonne l’euro, retrouve la drachme ». « Ce qui entraînerait l’équivalent d’une dévaluation de 30%. Jadis, c’est ainsi que les Etat se tiraient du mauvais pas où leur laxisme les avait menés (…). »
Comme l’ont soutenu de longue date le FN et Bruno Gollnisch, cet article souligne que « le problème c’est que l’Union ne se satisferait pas d’une telle solution, principalement Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Elle entraînerait la disparition de l’euro auquel ils tiennent pour des raisons politiques, idéologiques, même si c’est un fiasco économique et financier » . L’Union se déliterait dans la foulée, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, voire l’Italie, sui-vraient l’exemple grec. »
« Dès lors, il n’y a plus qu’une solution : la fuite en avant en prêtant, encore et toujours et en empruntant pour cela sur les marchés financiers auxquels la Grèce n’a plus accès alors qu’elle devait y faire sa réapparition en 2012, ce qui est évidemment hors de sa portée.
Et cela en échange d’un plan d’économies encore plus drastique qui étrangle les Grecs. On ne veut pas que la Grèce dévalue, alors on dévalue la vie des Grecs. Et, parallèlement, on essaie de donner une structure pérenne à la tutelle bruxelloise en militant pour un « ministre de l’économie de l’Union , et cela en violation des traités » est-il justement remarqué.
Dans Courrier International (22 juin) est paru un article publié dans le journal anglais The Guardian, qui là aussi ne s’embarrasse pas de langue de bois européiste pour décrire la réalité toute nue ; une crise grecque dont le caractère insoluble est largement caché par la classe politico-médiatique à nos compatriotes.
« La faillite et le départ de la Grèce ont toujours paru l’issue la plus probable de la crise qui frappe la zone euro » est il écrit. « La dernière chose dont a besoin une personne en faillite est de s’endetter davantage à des taux prohibitifs et de subir une baisse de ses revenus». Or, « dans le cadre du dispositif actuellement en vigueur, la troïka UE – Fonds monétaire international (FMI) – Banque centrale européenne (BCE) s’attend à ce que la dette souveraine grecque soit équivalente à 200 % du PIB en 2015, contre 150 % aujourd’hui. Le service de la dette coûtera 12 % du PIB, dépassant de loin les budgets consacrés à la santé et à l’éducation, tandis que le déficit de l’Etat représentera 15 % du PIB. Le pays fera inévitablement faillite.»
« Les marchés financiers le savent pertinemment et ils refusent d’avancer un sou pour de nouveaux prêts privés (…) Mais aujourd’hui, la crise a atteint son paroxysme (…). La Grèce va bénéficier d’un nouveau prêt important, mais elle devra consentir à de nouvelles mesures d’austérité, notamment une diminution des salaires et des pensions de retraite, peut-être 150 000 suppressions d’emplois dans le secteur public, un alourdissement de la fiscalité et un programme massif de privatisations. Et que se passera-t-il si Athènes accepte ces conditions ? D’après les calculs de la troïka elle-même, en 2015 la dette souveraine atteindra 160 %du PIB, le service de la dette 10 % et le déficit public 8 %. Bref, la Grèce sera toujours en situation de faillite. .»
Alors, quel est l’intérêt d’un nouveau renflouement ? Sauver la nation grecque ? Que nenni, expose la conclusion de cet article : « Il s’agit, en fait, de voler au secours des détenteurs d’obligations étrangers et d’accorder un sursis aux banques (…) En 2015, la Grèce se mettra en défaut de paiement, mais sa dette sera détenue pour l’essentiel par des créanciers publics, à savoir l’UE, la BCE et le FMI. Quand arrivera ce moment, les banques se seront désengagées et le fardeau retombera sur les contribuables européens. Quant à la Grèce, elle aura été broyée par l’austérité, avec un taux de chômage officiel d’environ 15 %. Lorsque l’UE effacera la dette d’Athènes, comme elle devra le faire immanquablement, elle demandera des contreparties exorbitantes, allant peut-être même jusqu’à exercerouvertement des pressions pour que la Grèce quitte la zone euro. » Tout est dit?
Blog de Bruno Gollnisch - 24/06/11
Commentaires
« Nous n’avons pas le choix. Si la zone euro disparaissait, l’UE elle-même serait en danger », : très bien c’est excatement cela que nous voulons : que le machin que d’aucuns appellent ‘l’UE’ disparaisse et qu’on nous rende notre pays confisqué par les mondialistes.
C'est exactement ce que l'on veut !!!
oui, absolument d,accord, mais je crains que l,on ne soit pas sorti du tunnel euro avant longtemps!!
salutations.