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Trafic de drogue dans les cités: les remises en liberté des dealers se multiplient

Alors que la lutte antidrogue s'intensifie, les remises en liberté de dealers se sont multipliées. 

Dans les services de police du «9-3», ce revers n'a toujours pas été digéré : un dealer présumé, arrêté en flagrant délit au début du mois, avec 50 kg de cannabis, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire par un juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal de grande instance de Bobigny, cinq jours plus tard. «Combien de kilos de drogue faut-il posséder aujourd'hui en Seine-Saint-Denis pour craindre la prison ?», interroge, furieux, un proche du ministre de l'Intérieur. Cette affaire est emblématique des difficultés rencontrées par la police dans son travail harassant contre les trafics en tous genres qui gangrènent ce département plus exposé que tout autre aux ravages de l'économie parallèle.

«Couacs judiciaires» 

Le 1er juillet dernier, en effet, la BAC d'Aulnay-sous-Bois se rend dans la cité des 3000. Elle tombe sur deux individus qui se débarrassent de sacs de sport, en la voyant arriver. L'un d'eux, Ramzi T., 30 ans, est interpellé. Une vingtaine de voyous du quartier tentent alors de récupérer les sacs en se battant avec les fonctionnaires qui doivent faire usage de leur Flash-Ball pour s'en sortir. Dans les sacs, ils découvrent 50 kg de résine de cannabis, conditionnée en pains d'un kilo. La fouille du suspect, connu pour dix inscriptions dans le fichier d'antécédents judiciaires du Stic, permet de saisir sur lui 2985 euros en espèces. En garde à vue, l'entreprenant Ramzi fait valoir son droit au silence. Et malgré la prolongation de garde à vue de 48 heures dont il fait l'objet, déféré le 5 juillet, il est aussitôt remis en liberté, avec de maigres obligations de pointage au commissariat, qui ne l'empêchent guère de poursuivre ses activités.

«Les cas comme celui-ci se multiplient ces derniers temps» , assure un préfet très au fait des questions de sécurité. Le livre noir de ces «couacs judiciaires» , selon lui, commence à s'épaissir sur le bureau de l'hôte de Beauvau, la PJ relatant le cas de champions du «go fast» (livraison par voiture rapide) remis en liberté le 25 mai en région parisienne, la Sécurité publique citant l'exemple d'un dealer présumé ayant connu la même mansuétude le 12 mai dernier, après la découverte, lors d'une perquisition dans l'une de ses planques, de 13 kg de résine et de 11.000 euros, à Évreux.

Et pourtant, malgré ces déconvenues, le ministère de l'Intérieur assure marquer des points contre le trafic de drogue en banlieue. En Seine-Saint-Denis, le préfet Christian Lambert mène la vie dure aux dealers, en multipliant les descentes sur les lieux de vente. «Si certains juges ne nous aident guère, au moins mettons-nous la pression constante sur ces groupes bien connus, dont nous perturbons en permanence les trafics», explique un commissaire local. Cette technique de harcèlement des dealers s'est soldée, sur un an, par 10.000 opérations de police dans des halls d'immeubles et plus de 9000 arrestations liées à des affaires de drogue.

Des saisies records 

Au total, les opérations contre le trafic et la revente de stupéfiants ont bondi de plus de 20 % en douze mois dans le «9-3». Avec des saisies records : plus d'une tonne de résine de cannabis et près de 700 kg de cocaïne. Parallèlement, les vols à main armée ont chuté de 40 % au premier trimestre 2011, par rapport à la même période de 2010. Du jamais vu dans ce département, même si les violences, en hausse de plus de 10 %, demeurent le point noir du bilan.

Aujourd'hui, le garde des Sceaux, Michel Mercier, veut contribuer à apaiser le climat qui se tend entre juges et policiers, au fil des remises en liberté. Pour s'assurer de la solidité des procédures et élaborer une stratégie judiciaire plus payante, il vient d'installer, avec son homologue de l'Intérieur, un pôle spécialisé antidrogue au parquet de Bobigny. Mais cela sera-t-il suffisant pour créer une véritable osmose entre acteurs d'une même chaîne pénale ?

Source Le Figaro - 13/07/11

Commentaires

  • Par contre et pour compenser, la répression des automobilistes s’est fortement accrue : le nombre de points des permis de conduire qui ont été supprimés en 2010 a battu des records.

  • Il est fort possible que "certains", en temps de crise, aient décidé de "camer" le peuple afin d'éviter une révolte.

  • effectivement mieux vaut étre trafiquant de came , que automobiliste , la justice est plus clémente pour les premier!!
    en fin de compte , c,est devenu un excellent job dans ce pays!!
    salutations.

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