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Faceglat, le Facebook casher des ultra-orthodoxes: un nouveau réseau social

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Tel-Aviv Correspondance - C'est un nouveau réseau social, qui permet à ses adhérents de discuter en ligne, de s'envoyer des informations, d'échanger des photos et de recruter de nouveaux amis... en séparant strictement les hommes et les femmes, comme à la synagogue. C'est Faceglat, un site communautaire pour les juifs ultraorthodoxes, lancé il y a un peu plus d'un mois en Israël par un jeune geek hassidique. Faceglat, la contraction de Facebook et de glatt, qui signifie "hautement casher" dans l'échelle de la cacherout.

En entrant sur le site Faceglat.com, les hommes se connectent en cliquant sur la flèche de droite, tandis que les femmes cliquent à gauche, afin que les deux parcours soient totalement hermétiques. "Un jour, un couple d'amis est venu me rendre visite et, dans la conversation, la jeune femme a regretté qu'il n'existe pas de site où elle pourrait partager des photos avec ses copines sans que d'autres puissent les voir. Nous avons commencé à réfléchir à un réseau social pour religieux, sans photos indécentes, et qui garantirait qu'aucun homme ne puisse voir les photos des femmes, et vice-versa", raconte Yaakov Swisa.

Et c'est ainsi qu'après six mois de travail il a donné naissance au premier Facebook casher. Le jeune homme de 25 ans ne revêt ni le traditionnel chapeau noir ni le costume sombre des ultraorthodoxes. Chemise à carreaux et kippa noire sur la tête, ordinateur portable en bandoulière, il jette un pont entre sa communauté loubavitch du village de Kfar Habad, au sud de Tel-Aviv, et la sphère trépidante des nouvelles technologies.

Rien ne destinait le jeune garçon, scolarisé dans une yeshiva pour étudier la Torah et le Talmud, à devenir un crack d'Internet. "J'ai appris tout seul, pendant les vacances, sur l'ordinateur de la maison", se souvient-il. Son objectif n'est pas de pousser les communautés traditionnelles à s'ouvrir à la modernité, mais bien de les protéger. "Les orthodoxes ont besoin d'Internet, à leur domicile ou au travail. Mon site leur permet de naviguer comme ils l'entendent, de façon sécurisée. Il aide aussi les parents inquiets de voir leurs enfants consulter des sites ouverts à tous", résume Yaakov Swisa.

La confiance exige des règles extrêmement strictes. Par exemple, un filtre repère les mots déplacés et les efface. Quant à ceux qui se sont risqués à poster des photos d'hommes dans l'espace réservé aux femmes, ou à mettre en ligne des photos jugées trop peu décentes, ils ont déjà été radiés. Pour l'heure, le contrôle est encore artisanal. Mais pour "gagner du temps", le Mark Zuckerberg des quartiers hassidiques entend acheter un logiciel capable de détecter les photos où l'on voit "plus de peau que nécessaire", et de les supprimer automatiquement.

Si Faceglat commence tout juste à se développer, il rassemble aujourd'hui 2 000 membres, grâce au bouche-à-oreille, et recense une centaine de nouvelles inscriptions chaque semaine. "C'est le début, il y a beaucoup de curieux, majoritairement des hommes, israéliens, mais 15 % des adhérents vivent en Russie", détaille le jeune homme vif et souriant.

Le site, accessible en hébreu et en anglais, sera traduit en français et en russe dans les prochaines semaines. Commencera alors une campagne de publicité en ligne, sur les forums fréquentés par les publics orthodoxes, ou sur les sites des fans de chanteurs religieux. Une nouvelle facette de la révolution Facebook.

Article paru dans "Le Monde"

Commentaires

  • Excellent ! Et bientôt FaceBlatt pour les cafards ;o)

  • Vive Pétain. Vive l'Etat Français. Vive la France.

  • Qui dirait-on si l’église catholique séparait les hommes des femmes ? Elle serait poursuivie devant les tribunaux et lourdement condamnée !

  • On dirait une pancarte pour les toilettes...

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