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C’est la première fois qu’elle en parle. Tristane Banon, la journaliste et romancière qui accuse DSK d’avoir tenté de la violer le 11 février 2003 à Paris, faits qualifiés d’« imaginaires » par ce dernier, révèle avoir été contactée par d’autres victimes présumées de DSK, depuis son dépôt de plainte début juillet.
« Oui, j’ai été contactée par ces femmes, mais elles ont peur, nous confie Tristane Banon. Je ne peux que les comprendre. Elles ont vu ma vie virer au cauchemar et n’ont pas envie du même sort. Certaines ont dû faire un long chemin pour refaire leur vie. Si nous parvenons à une avancée judiciaire, je pense que d’autres parleront. » La plaignante précise ne pas avoir rencontré ces femmes. « C’est à la justice qu’elles auront à parler le moment venu, si la justice permet que ce moment vienne. »
En revanche, Tristane Banon indique avoir échangé avec elles, « notamment par e-mail » et leur avoir « évidemment conseillé de porter plainte », bien que consciente des difficultés d’une telle démarche. « J’ai compris qu’elles ne le fassent pas, eu égard à la personnalité de Dominique Strauss-Kahn. J’ai attendu huit ans et demi pour porter plainte, je serais bien mal placée de leur en vouloir. Mais si l’on se tait toutes, alors c’est accepter qu’il existe en France deux justices : une pour les puissants, une autre pour les citoyens », ajoute la jeune femme, déterminée à aller jusqu’au bout.
La romancière aurait aimé qu’une confrontation avec DSK soit organisée, ce que le parquet de Paris, en charge de l’enquête préliminaire, n’a pas souhaité. En cas de classement sans suite, Tristane Banon se constituera « immédiatement » partie civile. Un juge d’instruction pourrait, alors, organiser une confrontation. « Je ne l’attends pas comme on souhaite qu’arrive un moment agréable, confie Tristane Banon.
Si cette confrontation arrive enfin, je ne dormirai sans doute pas la veille, j’aurais sans doute terriblement peur du face-à-face. Je voudrais pourtant que Dominique Strauss-Kahn me regarde dans les yeux et me dise que je mens. » Elle ajoute : « J’ai pour moi le grand confort de la vérité et je garde l’illusion qu’il ne doit pas être si simple de mentir frontalement à sa victime en la regardant en face. » Revenant sur les faits dénoncés, Tristane Banon rappelle que, le 11 février 2003, DSK, qu’elle voyait pour un complément d’interview, lui a donné rendez-vous dans une garçonnière.
« C’est admis et reconnu, insiste-t-elle. J’ai entendu que je savais où j’allais, que je n’aurais pas dû me rendre à ce rendez-vous. Remettons les pendules à l’heure. Je n’ai jamais eu la moindre raison de penser qu’il s’agissait d’autre chose que de l’adresse de l’une de ses permanences, comme il me l’avait dit lui-même au téléphone la veille. J’allais donc dans une des permanences de M. Strauss-Kahn en toute confiance. »
Défendue par Me David Koubbi, son combatif avocat, la romancière dit recevoir « par e-mail, sur Facebook et par courrier » beaucoup de témoignages de soutien et d’encouragements. Il arrive qu’on l’arrête dans la rue pour lui dire de « tenir bon ». « C’est terriblement important car pour être honnête, je suis épuisée, ce combat est épuisant », confie Tristane Banon. A nouveau, elle tient à préciser les choses. « Certains ont vu dans mon action une occasion de se faire une notoriété éclair. Je ne souhaite à personne cette notoriété-là. Je n’avais rien à gagner, tout à perdre. » Celle qui souligne « le travail exceptionnel » des policiers déclare : « J’y crois encore et je rêve toujours du moment où celui que j’accuse sera condamné parce que je n’ai pas menti. » Par ailleurs, Tristane Banon justifie son appel à manifester samedi à 14 heures devant le Palais de justice de Paris. « En France, les violences faites aux femmes ne sont pas prises au sérieux, ça tend à progresser, mais c’est lent. J’espère qu’il y aura du monde pour faire bouger les choses, améliorer les lois. »
Source Le Parisien- 21/09/11
Commentaires
effectivement , en l,occurence les féministes de gauche ne bougent guére !!
salutations.