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Florence: la mairie impose le "made in Italy" sur les marchés touristiques

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(Cliquez sur la photo)

15/10/2011 – 15h15
PISE (NOVOpress) – Tee-shirts, casquettes de baseball, souvenirs en tout genre où la laideur le dispute à l’obscénité, dans une course au plus vulgaire qui ravit les touristes, et, hélas, pas uniquement américains, voilà le triste spectacle qui s’étale de tous côtés dans les plus belles villes italiennes, au pied de monuments classés au patrimoine mondial de l’humanité. Le tout, évidemment, made in China et vendu par des immigrés, souvent clandestins.

En juillet dernier, face aux protestations conjointes de l’archevêché et de l’Association des amis des musées et monuments pisans, le maire de Pise avait fini par interdire la vente des caleçons ornés d’un phallus (photo) en forme de Tour de Pise. Vendus sept euros, ces ornements du meilleur goût étaient devenus le souvenir le plus prisé des touristes, dont bien peu savent que la Tour n’est pas autre chose que le clocher de la cathédrale.

Florence, dont le jeune maire de gauche Matteo Renzi (élu grâce à des primaires en 2009) avait déjà interdit en avril l’ouverture de nouveaux kebabs et fast-foods dans le centre historique, a décidé de mettre le holà à cette braderie mondialisée. Le premier adjoint, Dario Nardella, a annoncé mercredi que tous les produits vendus sur les marchés touristiques, à commencer par celui de San Lorenzo, au centre de Florence, devraient désormais être fabriqués en Italie. « Il n’est plus possible que, sur les étals des zones touristiques, où passent des centaines de milliers de visiteurs, on ne trouve que des tee-shirts fabriqués en Chine ou dans d’autres pays ». Les produits pour touristes, a poursuivi le premier adjoint, doivent être typiques : « si je vais sur un marché touristique, je m’attends à trouver les produits artisanaux du lieu, ou des produits typiques du pays. Au lieu de cela, je trouve des choses qui viennent du monde entier… de typiquement florentin, rien ». Argument supplémentaire, « l’artisanat local est frappé par la crise, c’est notre devoir de protéger la florentinité. Nous devons faire en sorte que sur nos marchés se trouvent les produits réalisés par les artisans de notre territoire ».

Concrètement, a expliqué Nardella, « si les lois ne nous aident pas, puisque la libéralisation du marché nuit aux produits de qualité et de la tradition, nous utiliserons les normes réglementaires de la Municipalité et une loi régionale qui permet aux municipalités de limiter les types de produits à vendre dans les centres historiques, même par la contrainte. Nous introduirons une mesure ad hoc ».

La Repubblica, le grand quotidien de la gauche bien-pensante, rapporte sèchement ce qu’elle qualifie de « tournant protectionniste de Florence ». Dans Il Foglio, en revanche, le journaliste traditionaliste Camillo Langone félicite Renzi et lui suggère de se présenter à la tête de la Ligue du Nord pour succéder à Umberto Bossi. « Le mouvement ligueur devait être exactement cela, la fierté et la défense des cultures locales. Malheureusement, ni la direction ni les militants ne se sont montrés à la hauteur de la tâche ».

On laisse à Camillo Langone la responsabilité de ce dernier jugement. Le cas de Florence montre, en tout cas, une fois de plus, la prégnance des thématiques identitaires, y compris à gauche. Dario Nardella a lancé : « Expliquez-moi ce qu’a de typique un tee-shirt du FC Barcelone, fabriqué en Chine et vendu sur le marché du Porcellino dans le centre historique de Florence ! »

S’il avait eu le courage d’ajouter que le tee-shirt en question était de surcroît vendu par un Sénégalais, il aurait parfaitement résumé la mondialisation.

[cc] Novopress.info, 2011, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d'origine [http

Commentaires

  • "si les lois ne nous aident pas, puisque la libéralisation du marché nuit aux produits de qualité et de la tradition, nous utiliserons les normes réglementaires de la Municipalité et une loi régionale qui permet aux municipalités de limiter les types de produits à vendre dans les centres historiques, même par la contrainte. Nous introduirons une mesure ad hoc »."
    Dans le cadre de ses pouvoirs de protection de l'environnement des sites historiques, il est normal qu'un maire interdise la vente de produits de médiocre qualité , vulgaires ou n'ayant aucun rapport avec le site , qu'ils soient fabriqués à l'étranger ou dans le pays.
    Ce n'est pas le libéralisme économique qui est en cause !

    Quand j'étais petite fille , il y a longtemps , à la sortie du site de la grotte de Lourdes , s'alignaient des stands où étaient vendues des horreurs à connotation religieuse et pourtant ces horreurs n'étaient pas fabriquées à l'étranger.

    Les "produits de qualité et de la tradition " trouvent toujours preneur, s'ils sont vendus au "juste prix " et même un peu plus au-dessus ; allez sur n'importe quel marché , vous le constaterez .

  • @ Cat: quand je suis allée à Florence, il y a bien longtemps, j'étais alors adolescente, on vendait des souvenirs sur le Ponte Vecchio: ils n'étaient pas très beaux mais peu chers et plaisaient aux touristes. Des sacs en cuir, des bijoux, des reproductions de statues, etc... Et, du moins, ils étaient fabriqués par des ouvriers et des artisans italiens, qui avaient donc du travail!
    Le travail italien doit être protégé. On le faisait autrefois, pourquoi pas maintenant? Ces produits chinois nous inondent, leur qualité est infâme, et ils sont fabriqués pour rien dans des "goulags", par des prisonniers politiques! Cette seule idée m'éécoeure!
    Le plus grave, c'est pour les pièces détachées des voitures, l'acier est souvent "paillé", et elles causent des accidents!
    Des canapés Conforama brûlent la peau, provoquent de graves allergies, à cause des des "anti-moisissures"!
    Alors cette mondialisation, niet!

  • Dans le cadre de ses fonctions régaliennes , l'Etat doit assurer la sécurité , donc les produits étrangers doivent être contrôlés.
    Et les produits français aussi , il faut se rappeler l'affaire du sang contaminé .
    Par instinct, je suis contre le protectionnisme économique , qui me parait une idée malsaine, socialiste, qui ne favorise pas l'émulation.
    L'importation de produits étrangers n'explique pas , de loin, la faillite de la France.
    De plus si nous mettons des barrières douanières et bien les pays émergents ne nous achèteront plus rien, c'est aussi simple que cela.
    Ce qui se passe en Chine est abominable , mais que faire ??? .

  • Le pompon vu dans un petit reportage sur les "petites tours Eiffel" vendues aux touristes à Paris.
    Des chinois riches, en achetaient (avant d'écumer les boutiques grand luxe) alors qu'on nous montrait qu'elles étaient fabriquées chez eux, dans les laogaïs, camps de concentration appelés de "rééducation par le travail", vous avez raison, chère Gaëlle, équivalents des sinistres goulags bien peu condamnés... si ce n'est par le grand Soljenitsine.

  • Voilà une bonne décision. Cependant elle n’a pu être prise que par un maire de gauche : un maire de droite serait immédiatement traité de fasciste et il serait foutu. C’est ce tabou qu’il faut absolument faire sauter et ce à quoi s’emploie Marine en France.

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