Jeudi soir, Nicolas Sarkozy était invité sur TF1 et France 2 pour tenter d'expliquer les enjeux de la crise européenne, aborder les possibles solutions et répondre aux craintes des Français, qui étaient plus de 11 millions à le regarder (revivez le live sur Le Post.fr).
Retour sur 1 h 15 d'émission et les principaux sujets abordés :
- Une croissance à +1 % pour 2012. Initialement prévue à +1,75 %, la croissance a été revue à la baisse : "Nous avons décidé de la ramener à +1%", a déclaré Nicolas Sarkozy. Moins de croissance, donc moins d'argent pour la France. Il va donc falloir trouver "6 à 8 milliards d'économies supplémentaires", a ajouté le président.
Hausses d'impôts ou réduction des dépenses publiques, voire les deux, sont a prévoir.
- Et donc, pour ne vexer personne, le président utilise une subtile sémantique : "Pas de hausse généralisée de la TVA". "Généralisée" est le mot important à retenir. Traduction du langage politicien : "Il y aura des hausses ciblées".
Ciblées aux secteurs à forte main-d'oeuvre comme la restauration, l'hôtellerie et le bâtiment par exemple, dont le passage à la TVA à 5,5 % est régulièrement remis en cause ? s'interroge Le Parisien.
- Calquer notre modèle fiscal sur celui de l'Allemagne. "Nous devons réfléchir à la convergence de nos fiscalités", c'est-à-dire appliquer les mêmes impôts que l'Allemagne, pour créer un couple franco-allemand qui serait le moteur de l'Union Européenne, selon le président.
Exemple : appliquer un impôt sur les sociétés "avec la même assiette et le même taux". Un projet sur lequel les ministres des finances des deux pays sont déjà en train de travailler.
- "Pas question que le contribuable soit mobilisé pour réparer les erreurs commises par les banquiers". C'est une des promesses faite par Nicolas Sarkozy hier soir : ce seront les fonds privés qui participeront au financement des banques, pas les fonds publics.
- Taxer les produits en provenance de la Chine ? Non, pas vraiment, il s'agirait plutôt de "faire participer les importations" au financement du budget français en taxant les produits fabriqués dans "des pays qui font du dumping monétaire et social". Ah, donc comme la Chine, par exemple.
Sauf que le nom n'est pas dit. Forcément, il ne s'agirait pas de vexer les probables futurs investisseurs du Fonds européen de stabilité financière.
- Des réponses évasives sur l'affaire Karachi (on vous explique tout ici): des "magouilles et des calomnies" pour le décrédibiliser avant l'élection présidentielle de 2012, répond Nicolas Sarkozy. D'ailleurs, Nicolas Bazire est "un homme profondément honnête" selon lui.
"Il ne sortira rien de tout cela !", conclue-t-il, sans jamais avoir répondu sur le fond de cette affaire, aidé par un Jean-Pierre Pernaut qui n'a pas manqué de le couper (alors que le président répondait à la question) pour lui demander des nouvelles de son épouse et de sa fille.
Et pour finir, une petite pirouette concernant l'espionnage des fadettes d'un journaliste du Monde : "laissez la justice faire son travail", esquive le président. Une manière de ne pas se prononcer sur l'épineuse mise en examen de Bernard Squarcini, le patron du renseignement, un proche et fidèle.
- Nicolas Sarkozy n'a bien sûr pas oublié de faire quelques annonces généreuses aux policiers "remarquables, admirables" mais aussi aux enseignants à qui il promet qu'ils seront "mieux payés, mieux formés", pour compenser le non-renouvellement de leur poste.
Un bon moyen de profiter de ce temps de parole (non décompté comme temps de parole de l'UMP par le CSA) pour commencer sa campagne présidentielle.
LE POST - 28/10/11