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Le soi-disant "malentendu" de la rencontre Marine le Pen/ Ron Prosor à New York

La présidente du FN a passé vingt minutes, jeudi à New York, avec l'ambassadeur d'Israël à l'ONU. Celui-ci évoque un «malentendu» pour justifier cette rencontre. Marine Le Pen récuse cette affirmation.

Envoyé spécial à New York

«Personne ne peut imaginer une demi-seconde que Monsieur l'ambassadeur se soit trompé de porte». Vendredi, Marine Le Pen a rejeté l'idée selon laquelle sa rencontre avec l'ambassadeur d'Israël à l'ONU était le fruit d'un malentendu. C'est pourtant ce que la mission israélienne à l'ONU a expliqué via sa porte-parole, expliquant que l'ambassadeur «était là-bas en raison d'un malentendu». Le ministère des Affaires étrangères israélien a pour sa part évoqué «une erreur de jugement» et «une bourde».

«On ne peut pas, pendant 20 minutes, discuter avec Marine Le Pen sans savoir où l'on est», a déclaré Marine Le Pen, récusant que son invitation ait eu «la moindre ambiguïté». Ce à quoi Yigal Palmor, le porte parole du ministère des Affaires étrangères, répond : «Ron Prosor a cru qu'il se rendait à une rencontre organisée par la mission française à l'ONU. Quand il a compris qu'il était tombé dans un piège, il a préféré se retirer en douceur pour ne pas créer de scandale» avant d'ajouter que Marine Le Pen était «persona non grata» en Israël à cause de la notoriété de son père et de son parti, le FN.

L'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Ron Prosor, était présent au déjeuner qui a réuni jeudi plusieurs diplomates de haut rang autour de Marine le Pen aux Nations-Unies. Il s'agissait de la première fois qu'un représentant de l'État hébreu rencontrait publiquement la présidente du Front national. «Nous apprécions la diversité d'opinions, avait même déclaré l'ambassadeur d'Israel à la presse au terme de sa rencontre avec Marine le Pen, qui a duré vingt minutes. Nous avons parlé d'Europe et d'autres questions et j'ai beaucoup apprécié la conversation».

Tourner la page du «détail»

La présidente du FN avait le désir de longue date de se rapprocher d'Israël dans le cadre de la stratégie de «dédiabolisation» qu'elle poursuit avec opiniâtreté. Dans cette perspective, depuis son accession à la présidence du FN en janvier 2011, elle avait rencontré à sa demande, et à titre confidentiel, quelques personnalités importantes de la communauté juive de France. L'avocat pénaliste Gilles-William Goldnadel, président de l'association France-Israël et membre du comité directeur du Crif, avait ainsi accepté de s'entretenir avec elle. Et il l'avait invitée à «en finir avec l'ambiguïté du FN à l'égard de la Shoah». En d'autres termes, Gilles-William Goldnadel avait invité Marine le Pen à «tuer le père».

La présidente du Front national a déclaré qu'elle espérait que la page du «détail», était tournée.«Ce malentendu a duré des années, et a servi de base à une caricature qui a nui à notre mouvement», a-t-elle ajouté.

Éviter tout soupçon d'antisémitisme

En 1987, Jean-Marie Le Pen avait en effet marqué très profondément les esprits en qualifiant le génocide des Juifs de «détail» de l'histoire de la Seconde guerre mondiale. Depuis ces propos qui avaient provoqué un scandale d'ampleur national, le FN se trouve tenu en respect par l'ensemble des autres partis. Tout accord électoral entre le FN et le RPR et l'UDF avait alors été proscrit.
 
Le Figaro - 04/11/11

Commentaires

  • «en qualifiant le génocide des Juifs de «détail» de l'histoire» : il me semble que JMLP avait parlé de « détail » non pas à propos du génocide, mais à propos de l’emploi de chambres à gaz, ce qui n’est pas du tout la même chose. Une fois de plus figaro, le petit chien de ses maîtres, est pris en flagrant délit de mensonge.

  • Bonjour Gaelle,

    Comment ne pas être saturés de cette dose de ...
    Il semble que la faculté du FN à devenir un parti de gouvernement soit entièrement conditionnée par cet obsessionnelle, omniprésent, et non avouée, "commission de pardon".
    On entend beaucoup trop parler de ces gens par rapport à leur représentation en ce qui concerne le FN.
    Qui y prête garde les trouve beaucoup trop partout, et en des points clés bien trop particuliers, pour ne pas faire d'association.
    Ne pas le faire, c'est un début de soumission.

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