La presse française a beaucoup glosé sur le voyage américain de Marine Le Pen et de son parfum d’amateurisme. Une rencontre à l’arraché avec un candidat du Tea Party, un déjeuner raté à l’ONU avec des ambassadeurs qui ont préféré s’abstenir de s’y rendre, mais sauvé in extremis par l’apparition de l’ambassadeur d’Israël dans l’encadrement de la porte.
Autant le passage éclair de l’ambassadeur israélien, Ron Prosor, au déjeuner offert par la présidente du Front national aux ambassadeurs francophones de l’ONU a été commenté, autant la rencontre d’un “king maker” de l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), selon l’expression du journaliste du Monde qui révèle cette rencontre “discrète” ou plutôt à huis-clos n’a suscité l’intérêt de la presse.
Même le Front national qui avait salué avec un enthousiasme peut être trop bruyant justement la rencontre de M. Prosor et de Mme Le Pen reste muet sur cet étonnant entretien avec ce membre important du lobby juif américain.
William J. Diamond est toujours selon le journaliste du Monde “un homme d’influence particulièrement influent” qui sert “d’intermédiaire entre personnalités politiques et l’AIPAC.”
Après coup, on peut se demander, si la rencontre de Ron Prosor et de Mme Le Pen était le fruit d’un “malentendu” comme l’a déclaré la porte parole de la délégation israélienne ou bien si M. Prosor s’y est rendu en éclaireur pour William J. Diamond ?
Au menu de la conversation, selon le compagnon de Mme Le Pen, Louis Aliot qui s’est confié au Monde “Islam, révolutions arabes, immigration”. “M. Aliot,” ajoute le journaliste du Monde “veut croire que cette rencontre “aura une influence sur la communauté juive de France. William Diamond a des relais en France, qui ne sont pas ceux du CRIF”. Ce qui pourrait servir la stratégie de Marine Le Pen pour séduire des juifs français : contourner le CRIF – dont le président Richard Prasquier a une ligne très ferme vis-à-vis du FN – pour passer directement par les réseaux de la droite et de l’extrême droite israélienne.” Louis Aliot avance même que “l’objectif du voyage américain”, “n’était pas pour avoir une stature internationale. Elle l’a déjà. Il s’agissait de travailler des réseaux” …
Un aveu, qui s’il ne masque pas totalement l’échec de ce voyage ou alors, dans ce cas, pourquoi faire le siège du bureau du candidat du Tea Party, éclaire d’un autre jour le visage de Marine Le Pen. Alors qu’en France, Marine Le Pen n’a de cesse de dénoncer l’influence néfaste des lobby et du communautarisme, pour “contourner” le CRIF, la patronne du Front national serait prête à “travailler” avec des réseaux étrangers. Des réseaux, qui depuis des décennies, qu’il pleuve ou qu’il vente, mènent les États-Unis et ses présidents par le bout du nez, qui plus est !
Décidément, le Front national sous la gouvernance de Marine Le Pen est riche en surprises…les militants de la première heure devraient apprécier ce qui pour les mauvais esprits peut s’apparenter à un “abandon de souveraineté” consenti…
Marine Le Pen a raison, le Front national est bien devenu un parti comme les autres !
source: Le Nouveau NH
Altermedia Info - 14/11/11