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Christine Boutin: " Si je suis élue, je supprime le droit du sol"

France-Soir.fr. Vous appelez au boycott de Benetton parce que, dites-vous, on ne peut pas rire des religions. Dans ce cas, pourquoi avoir défendu le droit à la caricature de Charlie Hebdo ?

Christine Boutin. Je le répète, Benetton utilise une fois de plus la provocation à des fins commerciales. Dans une société très fragilisée, il faut protéger un certain nombre de repères. Cela vaut pour l'autorité religieuse mais aussi pour l'autorité politique. Lorsqu'une image montre Monsieur Obama et le président chinois en train de s'embrasser sur la bouche, c'est le peuple américain et le peuple chinois qu'on agresse. Concernant Charlie Hebdo, l'impact est sans commune mesure avec une campagne mondiale comme celle engagée par Benetton. D'ailleurs pour l'un, il s'agit d'un dessin, pour l'autre c'est un photomontage. Ça n'a pas du tout la même portée.

F.-S. Certains prétendront que vous faites preuve d'indulgence vis-à-vis des catholiques...

C. B. Je demande le respect de la conscience profonde, qui peut tout aussi bien être une conscience athée. Je ne suis pas une intégriste et tout le monde le sait. J'affirme juste qu'il y a des limites à ne pas dépasser. Dans un société de libéralisme libertaire, il faut avoir le courage de dire non.

F.-S. Vous êtes candidate à la présidentielle depuis juin mais vous rencontrez des difficultés pour rassembler les parrainages nécessaires. Au vu de votre dernière performance élyséenne, ne craignez-vous pas de porter une candidature de témoignage ?

C. B. En 2002, c'était déjà difficile de rassembler les parrainages mais c'est vrai que je pensais partir sur une base plus confortable, d'environ 300 promesses. Et la crise n'aide pas en induisant les citoyens à se porter vers les gros candidats. Je suis une candidate du premier tour et je l'assume. Mais j'irai jusqu'au bout. C'est une candidature de conviction par rapport à un monde qui s'écroule sur les plans sociétal et économique, une candidature pour que les gens qui partagent les valeurs que je porte depuis 30 ans puissent s'exprimer. En revanche, je ne ferai jamais perdre mon camp, celui de la droite républicaine, face aux extrêmes. J'ajoute que ceux qui seraient déçus par Nicolas Sarkozy et voudraient donner leur voix au Front national vont perdre leur voix. Parce que même si Marine Le Pen arrivait au second tour, elle ne serait jamais élue.

Des immigrés avec un contrat de retour ultérieur

F.-S. Le 11 novembre, vous avez déclaré être très inquiète pour l'Europe. Comment voyez-vous l'avenir de l'Union ?

C. B. Je suis profondément européenne. Mais je ne veux pas d'une Europe telle qu'elle se profile aujourd'hui, c'est-à-dire de plus en plus divisée entre blocs de pays riches et de pays pauvres. Si nous ne sommes pas tous ensemble, c'est l'Europe qui tombe, avec ses valeurs fondatrices de pardon et de réconciliation.

F.-S. Les mesures prises récemment par le tandem franco-allemand pour endiguer la crise des dettes souveraines, notamment en Grèce, vous semblent-elles adéquates ?

C. B. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont dû prendre des mesures d'urgence pour éteindre l'incendie. Mais ce sont des mesures de court-terme, aussi durables qu'un sparadrap sur une jambe de bois. Je suis persuadée que nous allons perdre notre triple A. Il faudrait au contraire opter pour des mesures structurelles, comme celle que je propose : la création d'une monnaie complémentaire, l'eurofranc, pour gérer tout ce qui ne relève pas des échanges internationaux.

F.-S. Vous dites défendre une mondialisation plus humaine et vous proposez de réguler les flux migratoires. Pouvez-vous développer vos propositions ?

C. B. Je propose un G25, en lieu et place du G20, parce que les pays pauvres ne supportent pas de ne pas être autour de la table des discussions. Je suis favorable à une gouvernance mondiale qui respecte les peuples et leurs identités. Pour l'immigration, je propose de définir nos besoins, notamment par des conventions bilatérales avec les pays d'émigration. Il s'agirait de faire venir des personnes avec un contrat spécifiant leur retour ultérieur au pays. Par ailleurs, si je suis élue, je supprime le droit du sol. Je trouve absurde cette façon de vider les pays en développement de leur forces vives.

Propos recueillis par Ghislain Fornier de Violet
 
France-Soir - 17/11/11

Commentaires

  • Bravo pour le droit du sol...

  • elle est favorable à une gouvernance mondiale , avait elle besoin de le préciser , on savait trés bien qu,elle est une adepte inconditionnelle du Systéme!!
    salutations.

  • Bouh , la supermenteuse à la botte de Leprechaun !

  • @ marcel; c'est vraiment supermenteuse en effet! Elle en est ridicule!

  • Parole, Parole, etc…..
    Tout ce baratin n’a qu’un but : prendre des voix à Marine !
    J’espère que les Français ne tomberont dans ce piège grossier.

  • On l'ignore tout bonnement ...

  • @ Décée: je l'ignore bien sûr en ce qui me concerne, mais des gens peuvent se laisser prendre à ses propos doucereux et sournois, faussement chrétiens, voter pour elle, et ses voix iront à Sarkozy, qu'on ne peut pas ignorer.
    N'oublions pas non plus qu'elle est pro-sioniste - j'allais dire comme tant d'autres, hélas!
    Je mettrai ma main au feu qu'elle est franc-maçonne...

  • Cher abad: le baratin de la Boutin, qui chantait l'hymne israélien sous une tente aux Champs-Elysées! J'avais mis la vidéo, vous vous souvenez?

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