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La Russie prête à baser des missiles tournés vers l'Europe

Le président russe Dmitri Medvedev menace de créer un bouclier antimissile à Kaliningrad, en réponse au dispositif américain. 

Depuis l'arrivée à la Maison-Blanche de Barack Obama, jamais la ­Russie n'avait été aussi véhémente à l'égard de l'Administration américaine. Signe que les réflexes de la guerre froide n'ont jamais vraiment disparu, le président ­russe, Dmitri Medvedev, a menacé mercredi de déployer des missiles Iskander aux portes de l'Union européenne si les États-Unis refusent d'amender leur projet d'installation d'un bouclier antimissile en Europe. Moscou avait proféré la même mise en garde en 2008, mais c'était du temps de l'adversaire George Bush, avant que son successeur n'initie le fameux «redémarrage» russo-américain.

L'Otan a jugé mercredi «très décevante», cette réaction russe. Si nécessaire, «la Fédération de Russie déploiera dans l'ouest et dans le sud du pays des systèmes offensifs modernes qui garantiront la destruction des installations européennes de défense antimissile des États-Unis», a déclaré le chef du Kremlin dans une allocution solennelle retransmise à la télévision. «Une batterie de missiles Iskander serait notamment déployée dans la région de Kaliningrad», une enclave russe coincée entre la Pologne et les pays Baltes, dans ce qui fut naguère le pré carré de l'URSS. Ces missiles, de courte portée, ont un champ d'action variant de 280 à 500 kilomètres.

«Regarder les Américains à la jumelle»

En rupture avec Bush, et dans le cadre de l'Otan, Barack Obama avait décidé de réviser à la baisse le programme de déploiement d'un système antimissile en Europe, toujours dans le but de contrer une éventuelle frappe iranienne. La Roumanie devrait abriter un tel équipement dès 2015. Le Pentagone a même invité ses homologues russes à contrôler le plan d'installation du bouclier, quitte à ce que ces derniers utilisent leurs propres radars de surveillance. Ces mêmes spécialistes se sont vu proposer de participer aux tests du système américain, prévus dans le Pacifique au printemps 2012. Une première.

«Ces invitations ressemblent à de la propagande, si c'est pour regarder à la jumelle ce que font les Américains, cela ne nous intéresse pas», a répliqué le représentant russe à l'Otan, Dmitri Rogozin. Moscou craint que le déploiement d'un bouclier antimissile en Europe ne porte atteinte à la «sécurité de (ses) propres citoyens» et ne mette en péril son propre système de défense, historiquement centré vers le territoire américain.

«Paranoïa» 

«Les Américains ne nous prennent pas au sérieux», a accusé Rogozin, leur reprochant même de «mentir». «En cas d'évolution défavorable» des négociations, Moscou pourrait «sortir du traité de désarmement Start», l'un des emblèmes diplomatiques de la présidence Obama.

Pour l'expert militaire Alexandre Golts, les déclarations russes «relèvent de la paranoïa». «Dans l'éventualité d'une frappe russe, ce dispositif européen ne permettrait de toute façon pas aux Américains d'intercepter la totalité de nos missiles. Et si, par ailleurs, la Russie craignait vraiment une offensive balistique américaine, elle n'aurait jamais signé le traité Start qui autorise les États-Unis à posséder deux fois plus de porteurs de missiles que nous», argumente le spécialiste.

Soigneusement préparée, l'offensive diplomatique russe intervient à moins de deux semaines des élections à la Douma, où le parti de Vladimir Poutine, bien qu'hégémonique, est à la peine. Si l'on en croit les sondages, la rhétorique antiaméricaine a toujours des adeptes dans le pays.

Selon le centre de recherche Levada, 65% des Russes (ils étaient 73% en février 2010), voient dans les États-Unis «un agresseur qui aspire à contrôler ­toutes les parties du monde».

Le Figaro - 24/11/11

Commentaires

  • « 65% des Russes (ils étaient 73% en février 2010), voient dans les États-Unis «un agresseur qui aspire à contrôler ¬toutes les parties du monde» : remplacer ‘les etats unis’ par ‘le lobby qui n’existe pas’ et on obtient l’exacte réalité du monde politiques actuel.

  • le pointage devrait se faire sur les states , vu que ce n,est point l,Europe qui menace directement la grande Russie!
    salutations.

  • Mais parvus, il y a un grand nombre de bases US en EUrope!

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