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Jean-Marie Le Pen, l'homme qui a -vraiment- dit non

Jean-Marie Le Pen, l'homme qui a - vraiment - dit non

"Si tu veux que ton sillon soit droit, accroche ta charrue aux étoiles."

Jean-Marie Le Pen

La "démocratie représentative" contraint le discours politique à s'insérer dans un paradigme dominant au sein duquel est réputée s'exercer la "liberté d'expression".

Drame insoluble de quiconque porte en lui le désir de servir au milieu du champ de bataille contemporain où, de tous côtés, des morts ne cessent d'agoniser en croyant vivre : sortir du paradigme, c'est risquer de devenir inaudible ; y demeurer, c'est composer.

Par conséquent, dans un contexte "démocratique", l'homme d’État ne se distingue pas du politicien de seconde zone selon qu'il pratique ou non le mensonge. Seuls comptent le degré de conscience et l'objectif qui sont les siens quand il s'y trouve, inévitablement, contraint.

Intérêt propre ou bien commun ? Cursus honorum ou Res publica ?

A l’aune de ce critère, Jean-Marie Le Pen incarne le prototype - encore non reproduit - de l'homme d’État.

Il a découvert la clé qui a permis d'entrouvrir le piège.

Il a assumé la diabolisation comme un espace de liberté qui lui a permis de transmettre, à la manière d'un passager clandestin, les conditions de survie d'un cadre politique hérité de la Tradition immémoriale de l'humanité.

Ce cadre politique est sous-jacent à toute la geste lepéniste, telle une trinité anthropologique :

- La terre des morts du sein de laquelle, en dépit de toute Raison, germe la Vie.

- L'océan des étoiles qui situe le sens hors de nous-mêmes, dans la relation à l'au-delà d'un infini immobile.

- Au centre : l'homme et sa charrue. Des amours immenses découvertes au tréfonds de grotesques mesquineries...

Comme Le Pen, beaucoup ont cru "jouer au plus fin" avec le système. On sait ce qu'il est advenu du long cortège de ces finauds-là - Fini, Bossi, Mégret, Haider, Juan-Carlos d'Espagne... : le naufrage dans le grotesque et la trahison.

Le Pen a joué au plus fin, c'est vrai. Mais il a joué sa personne.

Par amour pour la France, au delà de ses limites et de ses contradictions personnelles, il a pris sur lui les contradictions du système.

Il y a une dimension christique chez Le Pen, un refus constant de valider la logique victimaire et pseudo-religieuse qu'on a voulu nous imposer comme principe social de substitution. Au nom de ce refus, Le Pen a accepté de se constituer en bouc émissaire de nos peurs et de nos angoisses.

A ce titre, le "point de détail" n'en est pas un. Propos calculé ou élan d'exaspération ? Erreur stratégique ou habileté suprême ? Qu'importe ! En cet instant critique qui récapitule tout et qui fixe un cap, Jean-Marie Le Pen a écrit sa légende. Il s'est révélé pour jamais comme le menhir inébranlable de la politique française.

Je relis à cette lumière le "Dieu nous en garde" qu'il aurait confié, en évoquant la prise du pouvoir, à ses plus proches lieutenants. On a souvent compris cette phrase comme la reculade du boutiquier prospérant dans l'entresol d'un magasin en faillite.

C'est ne pas rendre justice au sens de toute une vie.

Jean-Marie Le Pen n'a cessé de sacrifier son succès immédiat - que son talent personnel laissait espérer à beaucoup - pour conserver jalousement une semence d'espoir dont le destin l'avait mystérieusement rendu détenteur. Cette semence se devait d'être enfouie très profondément en terre pour donner du fruit, plus tard. Elle est celle d'une action politique comprise comme l'auxiliaire de la Vie et non comme le barbare ressassement de ressentiments communautaires produits et entretenus par la confrontation institutionnalisée de tous contre tous.

Au-delà de ses mots et de nos mots : Le Pen comme refus conjoint d'un universalisme totalitaire et d'un identitarisme desséchant.

Au delà de ses partisans et de ses détracteurs, qui, les uns comme les autres, ne l'ont pas toujours compris : Le Pen comme irrécupérable passeur d'une conception française de la Liberté, au service de l'humanité.

Jean-Marie Le Pen, ou le NON au service du OUI.
 
 
 
Benoît Girard
 
VOXNR - 04/12/11

Commentaires

  • Très juste analyse de l’action politique de JMLP. En fait les seul vrai démocrate que la France ait connu ces 30 dernières années, c’est lui !

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