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Greenpeace s'introduit dans une centrale nucléaire de l'Aube

PARIS (Reuters) - En plein débat sur la place de l'atome en France, neuf militants de Greenpeace sont parvenus lundi à s'introduire dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) pour alerter l'opinion sur les conditions de sécurité de la filière.

L'organisation écologiste affirme que ses militants ont réussi à se hisser sur le dôme d'un réacteur de cette installation proche de Paris et à déployer une banderole où l'on peut lire : "Le nucléaire sûr n'existe pas". Greenpeace a aussi mené des actions moins spectaculaires sur d'autres sites.

EDF a confirmé l'existence de l'intrusion à Nogent-sur-Seine mais en a minimisé la portée.

"Les personnes ont été immédiatement détectées par le dispositif de sécurité et leur cheminement a été suivi en permanence sur le site, sans qu'il soit décidé de faire usage de la force", dit la société.

Neuf personnes ont été arrêtées, précise-t-elle. Cette intrusion n'aurait eu aucune conséquence sur la sécurité des installations ou des personnes présentes sur le site.

Sur les sites de deux autres centrales EDF, à Chinon (Indre-et-Loire) et au Blayais (Gironde), des banderoles ont été déployées et immédiatement retirées, précise EDF. Greenpeace assure de son côté que ses militants ont aussi réussi à pénétrer dans les locaux d'autres centrales, ce qu'EDF conteste.

Une tentative d'intrusion a en outre été déjouée à Cadarache (Bouches-du-Rhône) sur un site du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), annonce ce dernier, qui précise que ses agents ont mis en fuite deux personnes ayant déclenché des alarmes.

Greenpeace dit voir dans le succès de son opération à Nogent une démonstration de ses thèses.

"Cette action montre à quel point les centrales nucléaires françaises sont vulnérables : de simples militants, aux intentions pacifistes, ont réussi, avec peu de moyens, à atteindre le coeur d'une centrale nucléaire ! Pourquoi ? Comment ? Car les dispositifs de sécurité existants sont insuffisants", dit-elle.

DÉBAT POLITIQUE

Greenpeace demande au gouvernement d'élargir le périmètre de l'audit. Cécile Duflot, secrétaire générale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a estimé sur BFM TV que les activistes "avaient fait la démonstration que le risque zéro en matière nucléaire n'existait pas".

Le ministre de l'Industrie Eric Besson, interrogé sur France Info dans la matinée, a déclaré ne pas avoir d'information dans l'immédiat sur cette intrusion.

"S'ils sont entrés et que l'enquête confirme que ça a été bien été le cas, ça veut dire qu'il y a eu dysfonctionnement et qu'il faudra prendre des dispositions pour que ça ne se reproduise pas", a-t-il ajouté.

La question du nucléaire, qui fournit 75% de l'énergie électrique française, est au coeur du débat de la prochaine élection présidentielle depuis un accord controversé entre le Parti socialiste et les écologistes.

Le PS y a fait prévaloir son point de vue de proposer une réduction de 75% à 50% de la part du nucléaire dans l'électricité d'ici 2025, les écologistes restant avec leur candidate Eva Joly sur l'idée d'une sortie totale.

Cet accord a été vivement critiqué par le président Nicolas Sarkozy, qui a accusé son opposition de vouloir ramener la France à "la bougie".

Les 58 réacteurs du pays et la filière du retraitement, du combustible et de la production pèsent très lourd avec deux des plus grandes entreprises du pays, EDF et Areva.

L'accident de Fukushima, au Japon, le 11 mars dernier, a amené l'Allemagne, la Belgique et la Suisse à décider l'abandon à terme de cette énergie. En France, la majorité a exclu cette option et se limite pour l'instant à des audits de sécurité.

Dans ce cadre, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a remis le 17 novembre à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un rapport de 500 pages portant sur le risque technologique et présentant ses recommandations pour éviter un accident.

Aucune centrale ne doit être fermée pour l'heure, dit ce rapport, mais il faut mener des travaux partout pour protéger les fonctions vitales des réacteurs, par exemple en plaçant pour chacun d'entre eux au moins un générateur diesel en hauteur et en le protégeant d'un séisme très violent.

Thierry Lévêque, avec Muriel Boselli, édité par Yves Clarisse

Yahoo!Actu - 05/12/11

Commentaires

  • EVA présidente...

    http://www.lepoint.fr/editos-du-point/patrick-besson/eva-joly-presidente-de-la-republique-01-12-2011-1402786_71.php

  • «sans qu'il soit décidé de faire usage de la force » : autrement dit on les a laissé faire ! Lorsque deux chrétiens se sont introduits dans un théâtre où allait se jouer une pièce blasphématoire contre le christianisme, la police les a immédiatement arrêtés et la sécurité de la centrale n’a pas été capable d’en faire autant ? Tout le monde sait que greenpeace est financée par les pétroliers et cela ne déplait pas forcément au gouvernement. D’ailleurs on aura remarqué qu’avec l’arrivée de Lauvergeon à la tête d’Areva les attaques de greenpeace contre le nucléaire français avaient cessé. Et depuis son départ, elles ont repris. Le successeur de Lauvergeon ne doit pas financer greenpeace comme il convient.

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