Laurent Ruquier ne voulait pas recevoir la candidate du Front national et Marine Le Pen répugnait à se rendre dans On n'est pas couché. Comme Michel Drucker ou Anne Sinclair, en son temps, l'animateur n'a jamais voulu que son émission serve de tribune pour promouvoir des idées qui le révulsent. « Tant que rien ne m'y oblige, je choisis les invités politiques que je reçois comme bon me semble .. Je ne souhaite pas livrer mon audience aux idées du Front national ...C'est ma vision du service public. » La présidente du Front national n'avait pas du tout apprécié une séquence diffusée en novembre dernier, dans ce talk-show, où l'arbre généalogique de sa famille était représenté sous la forme d'une croix gammée. Persuadée que sa présence chez Laurent Ruquier va faire grimper l'audience de son émission et, par conséquent, la conforter, Marine Le Pen ne voulait pas lui faire ce cadeau.
Les deux personnalités auraient dû continuer de s'ignorer si la loi ne les obligeait pas à cette rencontre cathodique. Rémy Pflimlin, président de France Télévisions, a, en effet, informé Laurent Ruquier qu'il devrait convier, au nom du pluralisme, tous les candidats à l'élection présidentielle ou leurs soutiens s'il veut continuer à faire de la politique dans son émission. Comme le précise la règlementation âprement défendue par le CSA. L'animateur pouvait alors prendre l'option d'Anne Sinclair qui s'était fait représentée par Gérard Carreyrou dans 7 sur 7 quand le CSA l'avait contrainte à inviter Jean-Marie Le Pen. Laurent Ruquier aurait donc pu céder son fauteuil à un autre intervieweur dans son émission, mais cela aurait créé un précédent dans son émission et peut-être accréditer l'idée qu'il n'était pas techniquement et moralement capable de mener ce débat. Après réflexion, l'animateur n'a pas refusé l'obstacle et il s'est résolu à inviter Marine Le Pen qui a, dans un premier temps, repoussé l'invitation.
La présidente du Front national aurait pu décider de se faire représenter par un autre représentant de son parti, mais Laurent Ruquier a maintenu son agenda assez ouvert. Or, le CSA peut difficilement sanctionner un média qui ne reçoit pas un homme politique si celui-ci a reçu une invitation en bonne et due forme. À l'impossible, nul n'est tenu. Le principe de substitution a ses limites car une chaîne ne peut pas être tenue pour responsable du contenu éditorial d'une émission si elle n'en maîtrise pas le contrôle. Si nul ne sait encore comment ce débat (enregistré le 16 février et diffusé le 18) sera organisé, il apparaît, en revanche, certain qu' On n'est pas couché (1,8 million de téléspectateurs en moyenne, 23 % de PDA en moyenne) devrait, à cette occasion, exploser son record de fréquentation.
Le Figaro - 06/01/12
Commentaires
La téloche est une grande P.....
«Je ne souhaite pas livrer mon audience aux idées du Front national» : on lui fera juste remarquer que ce n’est pas son audience, mais celle de la télévision qui dès l’origine a été financée par les contribuables, de toutes tendance politiques. Alors qu’il se taise et retourne dans sa niche !
« On n'est pas couché… devrait, à cette occasion, exploser son record…» : par charité chrétienne , faisons remarquer à figaro qu’il ne sait pas parler français : comme la plupart des valets, il parle en charabia.
@ abad: mauvais titre pour l'émision de Ruquier! Mais si, ils sont couchés à plat-ventre, léchant le sol devant leurs maîtres!