Les mouettes tournoient dans le ciel gris
Un chat roux saute du muret
Marche dans l'herbe à pas comptés
Dans la toison des feuilles rêches
J'ai pris un moineau brun pour un rat
Mais il s'est envolé soudain
Soulageant mon coeur
Platane qui cache ta sève
Sous ton écorce
Tu ne me trompes pas
Cet été tu seras à nouveau un grand feu vert
Mais l'automne reviendra
Gaëlle Mann
27 janvier 2012
Commentaires
Bien joli poème plein de force et de nostalgie...! Merci chère Gaëlle.
Merci, chère Gaëlle, pour ce très beau poème, plein d’une douce mélancolie et de rêves !
Doux poème,chère Gaëlle, plein de cette tendresse qu'on peut exprimer dans la nature!
J'aime ce tableau intimiste,où chaque note de couleur est un hymne à la beauté cachée, secrète, comme vous dites si bien, où les sons palpitent sous vos pas !
Et puis tout ce mouvement du regard qui voit les mouettes puis le chat (ah! j'aime les chats !) puis le petit moineau qui lui aussi s'envole !
Enfin, comme s'il était le but de la promenade, le platane, choeur d'un sanctuaire où l'âme dit sa prière dans cette apostrophe où vous le tutoyez, vieil ami toujours vivant sous son écorce en sommeil !
J'aime ce "grand feu vert" !
Joli poème, Gaëlle !
En particulier j'ai bien aimé : "...Marche dans l'herbe à pas comptés..." qui est très évocateur et imagé, on le voit en lisant.
C'est très beau !
Merci, LENI! C'est très gentil!
@ téléphobe: je vous remercie! C'est ce que je vois de la loggia de ma chambre qui donne sur des jardins privés. Il y a des chats redevenus sauvages, de petits fauves qui se promènent le matin...
Chère tania, vous avez parfaitement compris et ressenti mon petit poème, j'en suis très touchée, et oui, j'aime ce grand vieux platane au coeur des saisons, si dépouillé l'hiver, mais magnifique en été! J'aime les chats qui se promènent, et les oiseaux craintifs et hardis à la fois, et le ballet des mouettes ou des gabians dans le ciel bleu ou gris... Un peu du Marseille secret, tant de souvenirs et tant de pensées de douceur!
Merci, avec mon amitié
Cher abad, rêves et nostalgie se lèvent en moi chque matin à la vue de ces jardins privés, qui sont des mondes, des pays pour ces chats, ces oiseaux, ces humbles "personnes" que j'aime et que j'estime bien plus que certains humains...
Merci pour ce que vous me dites et me touche beaucoup intimement.
@ babotchka: la nostalgie est sans doute ma seconde nature... J'ai écrit ce poème très simple ce matin, et je suis heureuse qu'il vous plaise!
Amitiés
Ces instantanés me font penser à des haïkus, j'aime.
@Pharamond: vous avez raison de le penser car j'aime beaucoup les haïkus, moi aussi! Mais les règles de l'haïku sont difficiles à respecter en français. J'essaierai de m'en rapprocher.
Merci pour votre commentaire!
J'aurai dit Haïku, moi aussi.
Le contraste de l'instantanéité dans l'évocation de la lutte pour la vie et la mort au travers de la chasse (souvent jugée assez perverse des chats), et l'immuabilité et l'innocence des cycles des saisons contrariée par la fougue accordée à l'arbre.
Permettez parfois que je tente de répondre à la spontanéité photographique de vos émotions, par des images liées à ce que vous évoquez, et qui relèvent de mes poètes préférés :
Rilke, Holderlïn, Keats, ou même un Novalis. Que j'aime (trop)partager en oubliant parfois nos brillants poètes français.
John Keates.
"Ode à un rossignol."
http://revedebonheur.over-blog.com/article-john-keats-ode-a-un-rossignol-68847130.html
Rainer Maria Rilke :
Automne
Les feuilles tombent, tombent comme des lointains
comme si aux cieux dans des jardins éloignés, tout flétrissait
elles tombent en gestes de refus.
Et dans les nuits la lourde terre tombe
depuis toutes les étoiles dans la solitude.
Nous tous nous tombons.
Cette main là tombe et vois les autres aussi :
cela est en elles toutes et pourtant il est
quelqu’un, qui retient toute cette chute
dans ses mains avec une douceur infinie.
Un grand merci, raul!
Le poème de Rainer Maria Rilke est d'une très grande beauté.
J'avais aussi pensé aux haïkus (sans les règles) !
Comme quoi, chère Gaëlle, vos lecteurs ont des affinités électives !
Quant aux poètes évoqués par raul, ils font partie de mes préférés ! Il y a par exemple une suavité de la langue allemande qui se prête à la poésie, peut-être plus que le français. Mais je corrige tout de suite! Je crois qu'on aime chaque poète dans SA langue !
Chère tania, je ne connais hélas ni l'allemand ni le japonais! Pour le japonais, j'aimerais beaucoup avoir été l'élève de Bruno Gollnisch!
L'anglais se prête aussi admirablement à la poésie. Comme toutes les grandes langues européennes d'ailleurs.
Vous touchez ici au problème des traductions. Vaste problème! Pour bien traduire, je crois qu'il ne faut pas hésiter à trahir le mot à mot pour atteindre à l'identité profonde de la langue. Et la langue, c'est quelque chose de viscéral, qu'on parle avant même de savoir parler, si j'ose dire.