On ne peut pas encore parler de tueur en série mais Habachounez Dekkiche, 37 ans, jugé depuis hier, affiche un profil très inquiétant. C’est son troisième passage devant une cour d’assises. En 1997, à Valence, il écope de quinze ans de réclusion pour avoir tué un rival avec un couteau avant d’incendier le corps. Il affirme que la victime lui aurait fait des avances homosexuelles. Libéré, ce toxicomane commet une série de braquages qui lui coûte huit ans de plus. Et lorsqu’il bénéficie d’une libération conditionnelle pour aller voir sa mère malade, en avril 2008, il ne réintègre pas la prison. En cavale, il est interpellé début 2009 pour des agressions chez des personnes âgées. Mais entre-temps, il est aussi passé par Béziers où, le 7 novembre 2008, la dépouille de Christian Barros est retrouvée carbonisée et présentant des traces de strangulation.
"La victime m’a mis deux coups de poing, j’ai frappé dans la carotide sans faire exprès"
H. Dekkiche, l’accusé
"Oui, je reconnais", lance, à la surprise générale, l’accusé, costaud, cheveux ras, petite moustache, à l’élocution pâteuse pour cause de traitement de substitution à l’héroïne. Parce que depuis le début de cette affaire, malgré les preuves accablantes contre lui, Dekkiche avait toujours nié toute implication. Mais hier, ce coup de théâtre en préambule des débats n’en fut pas vraiment un. Parce qu’ensuite l’accusé a livré une explication des faits que tout vient contredire, le président Mocaer s’employant minutieusement à lui mettre le nez dans ses contradictions et l’incohérence de ses propos.
"Je sais pas... Je sais pas quoi dire... J’arrivais pas à penser", répète-t-il en boucle dès qu’une question le gêne. La version de celui qui, fasciné par le feu se fait appeler “François le pompier” : ce soir-là, dans un quartier populaire du centre-ville biterrois, il avait beaucoup bu avec des amis, chez la victime qu’il ne connaissait pas. Puis il s’est retrouvé seul avec Christian Barros, lui aussi très alcoolisé.
"La victime s’est levée et elle m’a dit : “Qu’est-ce qui y a ?” C’est parti en bagarre. Je sais plus pourquoi. Elle m’a mis deux coups, je lui ai mis des coups de poing et j’ai frappé dans le cou, dans la carotide, sans faire exprès", détaille-il avec hésitation. Mais dans la foulée, le médecin légiste contredit formellement cette affirmation expliquant que la victime, présentant trois fractures du larynx, a été étranglée. "Des coups avec la main ? Non, il faut une compression longue et violente", indique l’expert.
"Vous l’avez étranglé ? C’est possible ?", interroge le président Mocaer.
"Peut-être... J’ai pas le souvenir... Non, je l’ai pas étranglé", répond-il.
La suite de son récit est tout aussi invraisemblable. Il reconnaît avoir déshabillé Christian Barros, l’avoir mis sur le canapé avant de le couvrir, puis aurait mis une bougie sur la table, laquelle aurait provoqué l’incendie. "Ça a pris feu mais j’arrivais pas à éteindre."
Là, c’est le policier du SRPJ qui explique le feu a d’abord touché la tête de la victime et qu’il n’y avait pas de bougie, alors que des dizaines d’allumettes et un liquide inflammable ont été retrouvés. Dekkiche refuse l’idée d’une mise en scène pour faire croire que la victime dormait et que le feu devait servir à effacer ses empreintes. Tout comme il ne reconnaît aucun mobile crapuleux, alors que le directeur d’enquête indique qu’il a dérobé le téléphone de la victime, une partie du RMI qu’elle avait touché la veille, mais aussi un poulet, des pâtes et un yaourt pris dans le frigo...
"Vous vous faites passer pour pompier, avez une attirance pour le feu ?" questionne le président. Non, répond l’accusé. "
Comment vous expliquez que c’est la deuxième fois que ça vous arrive, un mort ensuite carbonisé ?", s’étonne le magistrat.
- "La malchance".
Midi Libre
Commentaires
Bonjour Gaelle,
Insupportable, et haïssable, rien qu'à lire...
Mais qu'est ce qu'on fait à discuter avec ce ramassis d'étrangers assassins qui n'ont rien à foutre de nous et ne pensent quà nous tuer?
Et mentent sans complexes, probablement comme leur exotique mère le leur a appris.
On est pas du même Monde, de la même culture : nous sommes le jour, ils sont le néant.
Ils n'ont rien à faire en France, à être entretenus par notre système judiciaire ou pénitentiaire.
Qu'ils soient renvoyés chez eux, avec de bonnes bougies pour faciliter leur migration.