Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sarkozy se congratule sur son bilan sécurité

untitled.bmp sarkozy Issy.jpg

(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

Ce n'est pas cinq, mais dix années de politique de sécurité dont Nicolas Sarkozy s'est félicité, lundi, devant un parterre de gendarmes venus assister à l'inauguration des nouveaux bâtiments de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), à Issy-les-Moulineaux. Retrouvant le temps d'un discours - et en l'absence de son ministre de l'Intérieur Claude Guéant, toujours en Martinique - les habits de "premier flic de France" qui ont tant servi sa carrière politique, le chef de l'État,qui s'est amusé du suspense savamment entretenu par ses équipes sur son annonce de candidature, n'a pas hésité à faire explicitement référence à son passage place Beauvau : "Dix ans après l'annonce que j'avais faite de réunir les forces de sécurité de notre pays au sein d'un même ministère, celui de l'Intérieur, que je dirigeais à l'époque, nous sommes réunis pour inaugurer la direction générale unifiée que la gendarmerie attendait depuis plus de 50 ans", a-t-il commencé.

La cause des victimes

Très à l'aise au pupitre, s'offrant de longues minutes d'improvisation, Nicolas Sarkozy a alterné hommages appuyés au travail de la police et de la gendarmerie ("Il faut faire confiance aux gendarmes !" a-t-il notamment répété), mise en valeur de son propre bilan et piques implicites au projet de François Hollande. "Les réformes fondamentales menées depuis 10 ans n'avaient qu'un seul but : améliorer la sécurité de nos compatriotes. (...) Je voudrais vous remercier pour votre activité, vos résultats", a-t-il lancé à l'état-major de la gendarmerie. "En dix ans, grâce à votre travail, policiers et gendarmes, le nombre de personnes mises en cause a progressé de 30 %. Le taux d'élucidation, en 2002, était de 26 %. En 2011, il est de 40 %, dans le même pays, avec les mêmes effectifs, il y a quand même des choses qui ont dû changer !" s'est-il encore congratulé. Nicolas Sarkozy a encore insisté sur le bilan du gouvernement en matière de "crimes sexuels" : "Je le dis pour que les victimes l'entendent. On retrouve aujourd'hui un criminel sur deux, grâce aux réformes que nous avons engagées", a-t-il martelé, cherchant le public du regard.

Le chef de l'État, qui s'efforce de réorienter la campagne présidentielle sur le thème des "valeurs", à quelques jours (heures ?) de l'officialisation de sa candidature, a aussi longuement insisté sur la question du fichier national d'empreintes génétiques, créé en 1998, mais élargi en 2003 aux auteurs de simples délits, au prix d'une vive polémique. "Souvenez-vous, a-t-il lancé. J'avais été accusé de vouloir faire un État policier ! Et en plus un fichier d'empreintes génétiques, le mot prononcé... Demandez aujourd'hui aux victimes ce qu'elles en pensent ! Si ce fichier avait existé à l'époque du serial killer Guy Georges..." Rendant hommage à Jacques Chirac - sans prononcer son nom -, le chef de l'État s'est également longuement félicité du bilan de la majorité en matière de "délinquance routière" : "Pensez qu'en 10 ans le nombre d'accidents en France a baissé de 40 % et le nombre de tués a baissé de 50 %. Ce sont 32 000 vies qui ont épargnées." Là encore, Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à illustrer son propos en jouant la carte "victimes" : "Ce sont 4 000 familles à qui l'on n'est pas venu dire en 2011 que leur fils ou leur fille est mort contre un platane sur une route."

"Une fois la réforme adoptée, plus personne n'en parle !"

Le presque candidat a enfin profité de ce discours pour exposer sa vision d'une bonne gouvernance, attaquant indirectement son futur rival, François Hollande : "Quand on dirige un pays comme la France, il faut fixer un horizon, fixer une ligne, parce qu'on la croit juste. Il faut savoir dire non. Je le dis à tous ceux qui pensent que gouverner, ce n'est pas choisir, que gouverner, c'est dire oui", a-t-il expliqué. À l'adresse de ses opposants, le chef de l'État est également revenu quelques instants sur les "polémiques" suscitées à l'époque par le rapprochement décidé entre la police et gendarmerie : "C'est toujours ainsi en France ! On débat avant la réforme ; une fois la réforme adoptée, plus personne n'en parle."

Le ton était moins moqueur, mais la petite phrase n'est pas sans rappeler celle qu'avait prononcée Sarkozy après la réforme du service minimum - "Désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit" - ou encore le discours tenu par la majorité sur la réforme des retraites, aujourd'hui approuvée par une majorité de Français, alors qu'elle avait suscité un important mouvement de protestations fin 2010. D'aucuns, dans la majorité, espèrent d'ailleurs que la TVA sociale, qui doit être discutée cette semaine à l'Assemblée, connaîtra, à force de "pédagogie", le même destin...

Le Point - 13/02/12

Commentaires

  • Combien y avait-il de personnes poignardées en France il y a 50 ans, 30 ans, 20 ans, 10 ans, 5 ans et l'an dernier.
    Je crois connaître la forme de cette courbe que l'on pourrait maintenant appeler une giscardomitterrandochiracosarkoïdole...
    Elle est la meilleure représentante du bilan sécurité.

  • Très bon, votre courbe, babotchka! ;°)

  • il est bien le seul à se congratuler , car la réalité est bien autre !!
    salutations.

Les commentaires sont fermés.