La condamnation vendredi du maire de Cousolre, dans le Nord, pour avoir giflé un adolescent rebelle en 2010 a suscité l'indignation de l'Association des maires de France et relancé le débat sur la responsabilité des élus.
Un maire a-t-il le droit de gifler l'un de ses administrés ? A cette question, le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe a répondu non.
L'élu a, en effet, été reconnu coupable de faits de violence par personne dépositaire de l'autorité publique sans incapacité. Lors de l'audience, le procureur avait requis une amende de 500 euros. Maurice Boisart a également été condamné à 250 euros de dommages et intérêts, ainsi qu'au paiement des frais de justice de la partie plaignante. Il a maintenant dix jours pour faire appel.
L'élu se dit "très blessé"
Les faits remontent au mois d'août 2010. Maurice Boisart, 62 ans, avait alors giflé un adolescent de 16 ans, alors que ce dernier escaladait un grillage pour récupérer un ballon tombé dans un terrain communal. Selon le maire, qui a déjà été confronté au jeune homme à plusieurs reprises, celui-ci aurait proféré des menaces de mort après l'avoir insulté.
Dans son costume noir tranchant avec ses cheveux qu'il affirme blanchis à cause de l'affaire, Maurice Boisart est ressorti « très blessé » de la courte audience au cours de laquelle le juge a rejeté son argument de légitime défense. « Je me sens un peu lésé car je suis persuadé que j'étais dans le cadre d'une légitime défense. On va en discuter avec mon conseil municipal, mes amis, savoir si on fait appel ou pas, parce que je ne suis pas satisfait de la décision », a déclaré le maire. Le juge a relevé une disproportion entre les provocations et la réaction de l'élu dans cette affaire, qui a rapidement pris un tournant symbolique autour de la responsabilité des maires. Le maire de la commune avait précédemment refusé l'amende de 600 euros proposée dans le cadre du plaider-coupable, afin de bénéficier d'un procès public.
Les incivilités envers les maires se multiplient
La puissante Association des maires de France (AMF) a immédiatement apporté son soutien à Maurice Boisart. Dans un communiqué, le président Jacques Pélissard (UMP), dit craindre « que cette décision n’encourage les actes d’incivilités, d’insultes, voire d’agressions envers des maires. Celles-ci se multiplient depuis plusieurs années et sont, hélas, trop rarement suivies de poursuites pénales ».
Le maire PS de la commune voisine de Jeumont, dans le Nord, Benjamin Saint-Huile, venu en soutien au tribunal, était également très remonté. « La sanction financière, on s'en moque (..). Le symbole, c'est vous, mesdames et messieurs les élus de la République, qui faites le choix de vous engager pour les autres. Quand vous aurez un problème, sachez qu'il faudra vous débrouiller, que l'institution judiciaire ne considérera pas que vous avez un statut particulier », s'est-il offusqué.
17/02/12
NdB: Ah, tous ces maires qui refusent de parrainer Marine Le Pen...
Commentaires
Au lieu de condamner le voyou, c’est celui qui essaie de faire respecter l’ordre qui est condamné : c’est tout à fait dans la logique actuelle de la justice qui condamne les victimes et récompense les agresseurs. Et ce maire peut s’estimer heureux qu’on ne l’ait pas mis en prison !
bien entendu! mais pour une fois qu,il ne s,agit pas d,un citoyen lambda , quant au maire ps son parti a toujours été plutot indulgent envers les incivilitées comme ils disent!!
salutations.
@ parvus, maire PS: quand ça les touche personnellement , la réaction est différente! Je ne le plains pas...