Enda Kenny, le Premier ministre irlandais
Un référendum va être organisé dans les prochaines semaines. Un refus des Irlandais serait lourd de conséquences pour le pays.
Le premier ministre irlandais l'a annoncé mardi: le pacte budgétaire européen doit être ratifié par référendum. L'attorney général, qui conseille le gouvernement sur les problèmes constitutionnels, «a décidé d'organiser un référendum sur cette question, au cours duquel il sera demandé au peuple irlandais d'autoriser la ratification de ce traité», a déclaré le premier ministre Enda Kenny. Ce vote pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines, a-t-il annoncé devant le Parlement.
En acceptant la voie du référendum, le gouvernement de centre-gauche prend le risque, comme lors des précédents référendums de 2001 et 2008, qu'il soit rejeté par les électeurs. Le pays se trouve en effet dans une situation très délicate depuis l'éclatement de la crise financière en 2008. En 2010, l'explosion du chômage et du montant de la dette avait poussé l'Irlande à avoir recours à un prêt de 85 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI.
Enda Kenny, au pouvoir depuis mars 2011, se veut confiant sur le choix des Irlandais: «Je pense que lorsqu'on aura expliqué au peuple irlandais l'importance et les bienfaits du pacte, ils voteront massivement “oui” afin de permettre la stabilité et le rétablissement de l'économie». Un avis que ne partagent pas les observateurs: selon le quotidien britannique The Guardian , beaucoup d'hommes politiques irlandais craignent que les électeurs utilisent le référendum comme moyen de manifester leur mécontentement envers la coalition gouvernementale, qui mène une politique d'austérité drastique. Selon un sondage de fin janvier, près des trois quarts des Irlandais souhaitaient une consultation populaire sur le pacte. Sur le fonds, les avis étaient serrés: 40% avaient affirmé qu'ils voteraient pour, 36% contre, 24% se disaient indécis, selon une enquête du Sunday Business Post/Red C.
Un «non» aurait des conséquences
Le pacte budgétaire, instauré dans le cadre du Mécanisme européen de stabilité (MES), prévoit notamment la mise en place de la «règle d'or» pour freiner les déficits. Ce pacte, qui rentrera en vigueur dès que 12 pays l'auront ratifié, sera contraignant, avec des sanctions automatiques pour les pays ne le respectant pas. Si l'Irlande ne le ratifie pas, elle ne sera pas soumise à ses règles, mais elle s'exclura de fait du MES et ne pourra pas bénéficier de son aide financière. Ce serait dangereux pour le pays, soulignent des analystes: «Il est probable que l'Irlande aura besoin de plus de fonds dans les années à venir», explique Dermot O'Leary, économiste à Goodbody Stockbrokers. Conscients des risques d'un refus, l'opposition de centre-droit Fianna Fail a décidé de faire campagne au côté de la coalition gouvernementale pour convaincre les 4,5 millions d'Irlandais de ratifier le pacte.
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Le Figaro - 28/02/12
Commentaires
Voilà un référendum qui s’impose. Et bravo à l’Irlande si elle réussit à l’organiser. En France aussi bien pour le hongrois que pour le fromage, il n’est pas question de faire un référendum sur ce sujet. Le hongrois a déjà prévenu qu’il n’est pas question de ce genre de référendum ! Mais il veut bien amuser la galerie en consultant le peuple sur des sujets complètement grotesques. Dire qu’il y a encore des gogos bobos pour voter pour un tel individu !
Cher abad, quelle différence de classe physique et morale, et politique, entre le Premier ministre irlandais et lui!