Posté par NP Info Midi-Pyrénées le 22 mars 2012
La nouvelle de l’identité de l’auteur présumé des tueries de Toulouse et Montauban lui a « coupé les jambes ». Mohamed Merah est l’homme qui a agressé sa fille et tenté « d’embrigader » son fils adolescent, il y a deux ans. Cette femme, qui a souhaité conserver l’anonymat, veut « absolument témoigner ». Selon elle, « la police savait ». C’est une femme « en colère » qui s’exprime.
« Je suis sidérée. Il a fallu que tous ces gens soient tués pour que Mohamed Merah soit enfin arrêté. C’est un énorme gâchis… ». Selon cette mère de famille qui réside dans l’ancien quartier où vivait l’auteur présumé des tueries de Montauban et Toulouse, « la police savait tout de la dangerosité de cet individu et de sa radicalité ». « J’ai porté plainte contre Mohamed Merah deux fois et j’ai relancé à de très nombreuses reprises. En vain. »
Une petite partie des faits qu’elle évoque ont été révélés dans la journée par de nombreux médias, sur la base du témoignage d’une femme, Malika. Celle-ci rapportait un incident datant de 2010 où Mohamed Merah, menaçant, était apparu dans le quartier des Izards, en treillis sombre, encagoulé, un sabre à la main et criant « Allah Aqbar ». « C’est nous qu’il menaçait ce jour là, révèle notre témoin anonyme, que nous appellerons Aïcha. Et c’est aussi ce jour là qu’il a agressé mes enfants. »
« Il a forcé mon fils à regarder d’insoutenables videos »
La veille, le fils d’Aïcha, alors âgé de 15 ans, est apostrophé par Mohamed Merah. « Il est monté dans sa voiture. Il lui a fait écouter un CD de chants, en lui faisant croire que c’était le Coran. » Les chants sont en fait des appels à partir au combat. « Il a conduit mon fils à son domicile, là où il est encore retranché. Dans son appartement, il y avait un immense Coran dans son salon et plusieurs grands sabres accrochés au mur. Il en a décroché un, puis lui a imposé de regarder des vidéos d’Al Qaïda. » Les scènes sont « insoutenables ». Des femmes exécutées d’une balle dans la tête, et des hommes égorgés. « Mon fils m’a appelé. On a finalement pu le récupérer. Il est resté enfermé là bas de 17h à minuit… »