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Début du procès d'Adlène Hicheur, le physicien du CERN accusé de terrorisme

Adlène Hicheur, physicien travaillant au Centre européen de recherche nucléaire (Cern) à Genève et à l’École polytechnique de Lausanne, a été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». En détention provisoire depuis le 8 octobre 2009, son procès s’est ouvert ce jeudi 29 mars pour deux jours.

Un chercheur en particules soupçonné de djihadisme

Adlène Hicheur, 35 ans, est-il poursuivi par la scoumoune ? Cet homme brillantissime, docteur en physique des particules, chercheur au Centre européen de recherche nucléaire de Genève (Cern), a été interpellé par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le 8 octobre 2009, chez ses parents, à Vienne (Isère).

Il est mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». À son domicile d’Ornex dans l’Ain, les enquêteurs découvrent une abondante documentation relation à Al-Qaïda et au Jihad.

«Quelqu'un qui inspire totalement confiance»

Son procès s’est ouvert ce jeudi 29 mars au tribunal correctionnel de Paris et doit s’achever vendredi soir. En début d'audience, la présidente Jacqueline Rebeyrotte a énuméré les nombreux diplômes du docteur en physique des particules, la plupart assortis de mentions «Bien» ou «Très bien». Elle a également rappelé qu'il avait un temps «exercé ses activités de recherche en Angleterre et aux Etats-Unis».

Dans la procédure, a-t-elle détaillé, «vous êtes présenté comme quelqu'un d'assez secret, réservé, un peu timide, qui inspire totalement confiance et qui ne posait aucune difficulté».

L’ombre d’Aqmi

Adlène Hicheur est né à Sétif, en Algérie, en 1976. Un an plus tard, la famille s’installe en Savoie. Intégration parfaite. Réussites scolaires. Adlène devient physicien. Halim, l’un de ses frères, chercheur en neurosciences. La famille est croyante, fréquente la mosquée locale, mais ne manifeste aucun signe de radicalité.

Début 2009, Hicheur est en arrêt maladie. Dos bloqué. Hernie discale. Le physicien navigue sur le Web et ses sites islamistes, affublé d’un pseudonyme, Abou Doujana.

Il dialogue avec Phenixshadow, qui s’avère être Mustapha Debchi, un salafiste algérien, proche, selon l’accusation, d’Al-Qaida Maghreb Islamique (Aqmi). Les services secrets surveillent les e-mails.

« Punir l’Etat »

Le 1er mars 2009, Hicheur écrit à Debchi qu’il va « proposer des […] objets possibles en Europe et notamment en France ».

Le 10 mars 2009, il poursuit : « Concernant le sujet des objectifs, ils sont différents suivant la différence des résultats souhaités après les coups. Exemple : s’il s’agit de punir l’Etat à cause de ses activités militaires au pays des musulmans (Afghanistan), alors il supporte d’être un pur objectif militaire (comme exemple : base d’aviation de la commune de Karan Jefrier près de la ville d’Annecy en France. Cette base entraîne des forces et les envoie en Afghanistan) ».

Contenus ambigus

La défense invoque des contenus ambigus, les juges d’instruction les ont au contraire trouvés suffisamment explicites pour renvoyer le chercheur en correctionnelle.

Incarcéré depuis deux ans et demi, Adlène Hicheur affirme de son côté n’avoir jamais été d’accord pour envisager « des trucs concrets ». Il encourt dix ans de prison.

Merah-Hicheur, portraits opposés

Aux lendemains des tueries de Toulouse et Montauban, Merah-Hicheur, même profil ? Non.

Les portraits des deux hommes sont diamétralement opposés, mais les actes effrayants du premier ne risquent-ils pas de « contaminer » l’audience ? C’est ce que redoutent ses proches, son avocat, son comité de soutien qui a recueilli 600 signatures de chercheurs.

Ouestfrance.fr (avec Bernard LE SOLLEU) - 29/03/12

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