L'inhumation de Mohamed Merah n'est pas encore réglée. Alors que son corps devait être mis en terre ce jeudi après-midi, à 17 h, dans le carré musulman du cimetière de Cornebarrieu, le maire de Toulouse a exigé que cet enterrement soit reporté de 24h.
Les obsèques de Mohamed Merah devaient avoir lieu ce jeudi. Elles sont finalement reportées de 24 h par le maire de Toulouse. Ce matin, vers 11h30, Abdallah Zekri, représentant du recteur de la Grande mosquée de Paris, avait pourtant indiqué que le corps du tueur de Toulouse et Montauban serait enterré dans le carré musulman du cimetière de Cornebarrieu. « Suite au refus de l'Algérie à la dernière minute d'accepter le corps de Mohamed Merah, (le maire) Pierre Cohen estime que son inhumation sur le territoire de la ville de Toulouse n'est pas opportune. Il a donc demandé au préfet de Région de différer l'inhumation de 24 heures et interpelle l'Etat à ce sujet », a dit la mairie.
En effet, alors que les parents de Merah souhaitaient l'inhumer en Algérie, les autorités de ce pays se sont finalement opposées à cette idée. Cette décision de l'Algérie laisse à la France la charge d'assumer les éventuelles expressions de haine ou de sympathie que causerait la présence sur son sol de celui qui, à 23 ans, a assassiné trois enfants et un enseignant juifs et trois parachutistes.
Le départ pour l'Algérie de l'ancien délinquant multirécidiviste, devenu membre autoproclamé d'Al-Qaïda, était pourtant annoncé par un vol régulier Toulouse-Alger d'Air Algérie à 13h15. L'Algérie a invoqué des raisons de sécurité et d'ordre public, a expliqué à l'AFP Abdallah Zekri, représentant du recteur de la Grande mosquée de Paris.
"C'est un citoyen français, né en France"
Ce sont les autorités locales de Médéa, la wilaya (division administrative) dans laquelle se trouve le village familial de Bezzaz, où Merah aurait pu être mis en terre, qui ont émis un avis défavorable, a dit M. Zekri. « Cet homme qui a commis des actes terroristes, des illuminés pourraient en faire un lieu de pèlerinage, d'autres pourraient profaner sa tombe », a dit Abdallah Zekri devant le consulat d'Algérie à Toulouse où s'est menée une partie de la course contre la montre pour essayer de faire monter la dépouille dans l'avion. « L'Algérie ne botte pas en touche, c'est un citoyen français, né en France, qui a grandi en France », a-t-il assuré.
En France, la mère de Mohamed Merah craint que la tombe de son fils ne soit saccagée. Beaucoup redoutent aussi que la sépulture ne devienne un lieu de pèlerinage. Nombre de musulmans estimaient eux-mêmes qu'un enterrement en Algérie valait mieux, bien que Merah n'y ait pour ainsi dire jamais vécu, en dehors de séjours épisodiques.